Exit ★★☆☆

Rie est journaliste. Elle réalise un reportage sur la construction d’une nouvelle ligne du métro de Copenhague. Alors qu’elle se trouve au fond d’un tunnel, un incendie se déclare qui la contraint à se réfugier de toute urgence dans un caisson hyperbare en compagnie de deux techniciens, Bahran et Ivo. la température augmente, l’oxygène se raréfie.

Exit relève d’un genre bien particulier : le survival movie claustrophobe ou, pour le dire autrement, le film dont le héros lutte pour sa survie dans un espace clos. Le genre est une gageure scénaristique qui pousse au paroxysme la consigne de Boileau (« Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli… »). Comment filmer un héros immobile dans un lieu clos ?

Le défi était superbement relevé dans Buried qui ne quittait jamais le trou de terre dans lequel était enterré vivant un soldat américain en Irak. Même réussite dans Tunnel, un thriller coréen avec un conducteur coincé dans sa voiture dans un tunnel écroulé. Je devrais aussi citer, même s’ils se déroulent en plein air The Wall (un soldat américain, réfugié derrière un pan de mur, sous le feu d’un sniper irakien), All is lost (un navigateur en solitaire sur un bateau en train de sombrer) ou 127 heures (un randonneur américain dont le bras est coincé sous un rocher).

Exit s’ajoute à cette liste déjà longue. Cet honnête film danois n’y détonnera pas ; mais il ne s’en démarquera pas non plus.

Son réalisateur gagne un peu de temps par une longue introduction qui suit l’héroïne dans son reportage. C’est l’occasion d’un échange savoureux qui souligne le fossé culturel qui la sépare des ouvriers du chantier qui ne parlent ni le danois ni l’anglais. C’est aussi la préfiguration des malentendus qui s’élargiront avec Ivo, le chef de chantier slovène qui a accepté ce travail grassement payé pour financer l’éducation de ses enfants, et de Bahran qui a traversé au péril de sa vie le Sahara et doit encore rembourser à sa famille restée en Érythrée le prix de son passage.

Exit n’est pas un film solitaire mais un film de groupe qui en sonde les dynamiques contradictoires – comme, toutes choses égales par ailleurs, Lifeboat de Hitchcock. Deux réactions contradictoires s’opposent : d’un côté l’élan de solidarité qui conduit au plus noble des altruismes, de l’autre l’instinct de survie qui suscite le plus criminel des égoïsmes. La scène finale les confronte jusqu’à une conclusion ambigüe et ouverte que je ne suis pas sûr d’avoir totalement comprise.

La bande-annonce

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