« La Fille du patron », c’est deux films en un. D’un côté, des employés d’une entreprise textile qui forment une équipe de rugby. De l’autre, l’arrivée dans ce groupe soudé d’un corps exogène – la fille du patron chargée de mener une étude d’ergonomie dans l’entreprise de son père – qui va révéler les conflits de classe.
Le premier film a des antécédents dans le cinéma social britannique comme « Les Virtuoses » avec le regretté Peter Postlethwaite ou « The Full Monty ». Le second rappelle « Ressources humaines » de Laurent Cantet – qui n’avait pas encore reçu la Palme d’or – où Jalil Lespert, fraîchement émoulu d’une brillante école de commerce, revenait le temps d’un stage dans l’entreprise de son père.
Vous anticipez que je vais reprocher à « La Fille du patron » de contenir un film de trop. Vous avez tort. Car le film d’Olivier Loustau réussit sans effets de manche à filmer ces deux histoires. Dans le rôle principal, le réalisateur joue l’entraîneur de rugby de cette équipe d’entreprise qui réunit le temps d’un match – et de ses trois mi-temps – une belle brochette de seconds rôles. C’est lui aussi, alors que son couple bat de l’aile, qui couchera avec la fille du patron. Christa Théret confirme dans ce rôle le talent qu’on sentait poindre dans « Renoir » ou « Marguerite ».
A force d’hésiter sur la conclusion à lui donner, « La Fille du patron » connaît dans son dernier tiers une petite baisse de rythme. Ce défaut le prive d’une troisième étoile qu’au bout d’une heure j’étais prêt à lui donner.