Anouk a quatorze ans. Ses parents sont divorcés. L’heure du stage en troisième a sonné qu’elle effectue dans la compagnie d’assurances qui emploie sa mère. C’est l’occasion pour la jeune fille de découvrir le monde du travail, ses lâchetés, ses compromissions.
Je ne serais pas allé voir « Maman a tort » si je n’en avais pas lu d’excellentes critiques : Les Inrocks, Télérama, Le Figaro et même Paris Match ! Unanimement, elles lui trouvent une fraîcheur et une justesse de ton que je lui reconnais volontiers. « Maman a tort » réussit, sans sombrer dans le manichéisme, à décrire le monde des adultes à travers les yeux d’une ado.
La jeune Jeanne Jestin évite les écueils du rôle et n’en fait jamais trop : elle a tout à la fois la fragilité de l’enfance, le charme bourru de l’adolescence et l’idéalisme de la jeunesse. Émilie Dequenne est elle aussi parfaite dans un rôle qui n’est pas sans rappeler celui que tenait récemment Virginie Effira dans « Victoria » : celui d’une jeune divorcée qui peine à être sur tous les fronts. Enfin, ce film est servi par une panoplie de seconds rôles attachants : Nelly Antignac et Camille Chamoux sont impayables en employées prétentieuses et idiotes.
« Maman a tort » louche d’un peu trop près vers les canons télévisuels et s’égare parfois dans le teen movie (insupportable romance avortée avec un autre stagiaire et inévitable meilleure copine déjantée). Mais il est sauvé par son dernier tiers qui, évitant le happy end, donne à l’intrigue un dénouement aussi plausible que cruel.