« L’histoire vraie », nous dit l’affiche, « avait ému le Brésil ». Depuis quelques années, l’argument fait florès. Autant en emporte le vent ou La Grande Vadrouille étaient-ils « basés sur une histoire vraie » ? Pourquoi faut-il que les films se réclament de la réalité ? Pour émouvoir le spectateur plus qu’une œuvre de pure fiction ne le ferait ? Pour se donner une crédibilité dont l’absence l’affaiblirait ? Ou tout simplement parce que les scénaristes sont en panne d’imagination ?
L’histoire de Felipe/Pierre avait donc ému le Brésil. Felipe est élevé dans un milieu populaire. À dix-sept ans, il apprend qu’il a été volé à la maternité. Pierre de son vrai nom est recherché par ses parents biologiques, des bourgeois aisés qui espèrent rattraper le temps perdu.
Le précédent film d’Anna Muylaert m’avait beaucoup touché. Une seconde mère racontait l’ambiguïté des liens unissant un fils de famille à sa nounou. D’une famille à l’autre traite lui aussi, à sa façon, d’un dilemme familial. Vers qui la loyauté de Felipe/Pierre ira-t-elle ? Vers sa mère adoptive, aimante mais criminelle ? Ou vers ses parents biologiques qui ne conçoivent pas qu’il puisse être nostalgique de son passé ?
Le film d’Anna Muylaert souffre d’un défaut peu commun : sa brièveté. Il tisse des intrigues (le sort de la mère adoptive), trace des pistes (la bisexualité de Felipe/Pierre), esquisse des personnages secondaires (une sœur adoptive, un frère biologique) qu’il ne se donne pas, en une heure vingt-deux seulement, les moyens de traiter. La brièveté de ce format oblige son héros à ne se poser qu’une seule question : non pas celle de l’identité de ses parents mais celle de la sienne.
Avril et le Monde truqué est une uchronie steampunk. L’uchronie ou histoire alternative, c’est ce qui aurait pu être : que ce serait-il passé si Napoléon avait gagné à Waterloo ? Hitler à Stalingrad ? Le steampunk ou rétrofuturisme, c’est la science-fiction inspirée par un XIXe siècle de charbon et de vapeur.
Le Louvre a commandé un film au réalisateur russe Alexandre Sokourov (Moloch, Faust) qui avait déjà consacré un documentaire à l’Ermitage, errance tournée en un seul plan séquence de quatre-vingt-quinze minutes. Pour filmer le grand musée parisien, il choisit un procédé tout autre, une mise en scène éclatée ; mais, dès le premier plan, il confesse ses doutes sur ce choix.
Ange & Gabrielle aurait pu être un des favoris des Gérard du cinéma 2015 qui désignent les plus mauvais films de l’année. Patrick Bruel y joue le rôle qu’il a déjà endossé mille fois du quinqua sexy sans attaches. Isabelle Carré joue, elle aussi, son rôle étendard de godiche qui déboule dans la vie d’Ange pour lui annoncer que son fils (à lui) a mis enceinte sa fille (à elle). S’ensuivent quelques dialogues convenus sur la paternité, quelques gags pas drôles sur la difficulté de l’assumer et un épilogue prévisible sur les vertus du mariage. L’alchimie entre les deux acteurs ne fonctionne pas une seule seconde et même Laurent Stocker, pourtant excellent, se ridiculise dans le rôle du meilleur ami… homo comme de bien entendu.
Hunger Games saucissonne son dernier opus. On nous avait déjà fait le coup avec Harry Potter 7.2. Après le 3.1. sorti en 2014, le 3.2. constitue le quatrième épisode de cette trilogie (vous me suivez ?)
Tarzan – la suite. Après que ses parents ont trouvé la mort dans la jungle, qu’une maman-gorille l’a élevé, qu’il a rencontré et épousé la belle Jane, le jeune John Clayton III est rentré en Angleterre. L’histoire du Seigneur de la jungle, inventée par Edgar Rice Burroughs avant la Première Guerre mondiale, est universellement connue. Elle a déjà donné lieu à de nombreuses adaptations cinématographiques.
Après « Nos meilleures années », chronique de l’Italie au temps des Brigades rouges, et « Piazza Fontana », sur l’attentat à la bombe qui avait tué seize personnes à Milan en 1969, Marco Tullio Giordana continue à sonder l’histoire de son pays. Il s’est inspiré de l’histoire vraie de Lea Garofalo dont la mort tragique en 2009 avait ému la péninsule. Originaire de Calabre, elle avait eu un enfant d’un membre de la ‘Ndrangheta, la mafia locale. Pour se sauver et sauver sa fille d’une vie de violence, elle avait dénoncé son conjoint et ses acolytes à la justice. Mais, malgré la protection policière dont elle bénéficiait, elle disparut dans d’obscures circonstances.
La cinquantaine, Julián a décidé de cesser de se battre contre le cancer qui le tue à petit feu. Son ami Tomás vient du Canada lui rendre visite. Pour le faire changer d’avis ? Pour l’accompagner vers la mort ? Ou pour trouver un nouveau maître à son chien Truman ?
Julie est courageuse ; mais le monde du travail ne veut pas d’elle. Elle galère entre stages non rémunérés et CDD non renouvelés. Elle croit décrocher le Graal en trouvant un emploi dans une fabrique de chaussures pour femmes ; mais l’entreprise est menacée par un plan social.