« Les deux amis » est un drôle de film.
Ce n’est pas un film drôle.
Quoi qu’on rit de temps en temps ; car cette histoire triste n’est pas filmée tristement.
Ce que je viens d’écrire n’est pas très clair ?
Reprenons.
Clément (Vincent Macaigne, pitoyablement attendrissant) est fou amoureux de Mona qu’il rencontre à la gare du Nord.
Sauf que Mona (Golshifteh Farahani, lumineusement belle) a un secret : elle est en régime de semi-liberté et doit rentrer chaque soir dormir en prison.
Clément demande à son meilleur ami, Abel (Louis Garrel, bellâtrement auto-dérisoire), de servir d’entremetteur. Mais Abel tombe amoureux de Mona au premier regard. Emue de l’amour que lui porte Clément, troublée par l’attirance qu’elle ressent pour Abel, obsédée par l’urgence de regagner sa cellule, Mona doit choisir.
« Les deux amis » a le charme fou des triangles amoureux : Clément aime Mona qui aime Abel qui n’aime au fond que lui ? Et si c’était en fait l’inverse ? Abel qui aime Mona qui aime Clément ? ou alors, Abel et Clément, homosexuels en déni, qui s’aiment à travers Mona ??
Dans « House of Cards », Frank et Claire Underwood finissent par coucher avec leur garde du corps. En France, on a le triolisme autrement plus subtil.