Une actrice a rendez-vous dans une suite d’hôtel pour passer une audition ; son mari, très jaloux, la traque. Un groupe de bonne sœurs achètent un hot dog ; le vendeur est un ancien professeur qui a eu maille à partir avec la police. Un dealer sillonne Varsovie en moto. Une équipe de SOS Médecins secourt une parturiente séquestrée par un mari violent. Un retraité peint sur les bords de la Vistule. Un jeune homme décide de se venger d’un prêteur sur gages. Une jeune femme promène son chien.
Le dernier film de Jerzy Skolimowski repose sur une mécanique d’une diabolique efficacité. Il filme des fragments d’histoire sans lien apparent entre eux sinon qu’ils se déroulent entre 17h00 et 17h11 à proximité d’un hôtel du centre de Varsovie.
Peu importe du coup qu’ils ne soient pas particulièrement captivants. On se laisse prendre au jeu.
On s’amuse à chercher – et à trouver – des liens entre telle et telle histoire, montées de telle façon que le fil chronologique n’est pas toujours respecté : un flashback d’une ou deux minutes éclaire le comportement du personnage secondaire d’une histoire qui devient le personnage principal d’une autre.
Surtout, on passe plus d’une heure à se demander où tout cela va mener. Car on le sait : ces histoires vont converger. Converger vers quoi ? Un attentat qu’annonce l’ombre menaçante d’un avion qui frôle dangereusement les buildings du centre ville ? On n’en dira pas plus. Même si la conclusion n’est pas aussi excitante qu’on l’aurait aimée, le dispositif malin de ce film suffit à nous tenir en haleine.