Un sniper américain et son viseur, appelés à la rescousse sur le site d’une bataille, sont bientôt pris sur le feu d’un tireur ennemi. Le sergent Matthews agonise sous le soleil tandis que le sergent Isaac trouve un fragile refuge derrière un mur en torchis. Quand il essaie de contacter par radio sa base, il tombe sur l’Irakien qui le menace et engage avec lui un dialogue à distance.
Le dernier film de Doug Liman appâte par son scénario chimiquement pur. Deux hommes dans le désert. Un troisième qu’on ne verra jamais. Rien d’autre. Pas de flashbacks. Pas d’histoires parallèles d’une épouse aux États-Unis dévorée de chagrin ou d’un camarade à la base tentant désespérément de sauver son ami. L’exercice de style rappelle, par son exigence, Buried qui filmait en temps réel un contractor américain enterré vivant dans le désert irakien.
Sauf que Doug Liman veut greffer à ce dispositif scénaristique d’une rare sobriété un message politique qui pèse des tonnes. Comme Ang Lee dans Un jour dans la vie de Billy Lynn ou Clint Eastwood dans American Sniper, il questionne la légitimité de l’intervention américaine en Irak. Mais il le fait avec une subtilité pachydermique : face à un débonnaire GI Joe qui porte au bout du fusil, la démocratie, l’école et les hôpitaux, un Irakien retors, qui cite Shakespeare et Poe, lui demande poliment de rentrer chez lui.
Après une première demi-heure particulièrement réussie qui met le dispositif en place, le film se perd dans les sables de cette discussion politique et le détourne du seul sujet qui intéresse le spectateur : comment le sergent Isaac, blessé et assoiffé, réussira-t-il à tromper la vigilance du sniper irakien qui l’a pris pour cible ? La réponse pourrait être : en lui tirant dessus. On tremble qu’elle ait ce simplisme. Jusqu’à un retournement final, particulièrement machiavélique, qui sauve ce film de l’enlisement dans lequel il avait échoué pendant sa seconde partie.
Le vénérable Wirathu est un moine birman qui excite ses coreligionnaires en prônant l’islamophobie.
« Himmlers Hirn heißt Heydrich » : « Heydrich est le cerveau de Himmler ». Eclipsé par ses aînés, Reinhardt Heydrich est une figure méconnue de l’histoire nazie. HHhH en relate la vie : le début de sa carrière dans la Marine dont il est radiée pour une sombre affaire de mœurs, son mariage avec une femme qui le convainc de rejoindre le NSDAP, sa rencontre avec Himmler qui en fait le chef du service du renseignement de la SS, sa nomination à Prague au poste de protecteur de la Bohême-Moravie. HHhH raconte surtout sa mort : Heydrich tombe le 27 mai 1942 sous les balles d’un commando de Tchèques libres parachutés d’Angleterre.
Pendant quatre ans, le documentariste Du Haibin a filmé la vie d’un jeune homme originaire du Shanxi qui, le bac en poche, part étudier à l’université de Chengdu.
Kostis est en pleine crise de la quarantaine (lui aussi !). Il accepte un travail de médecin dans une île perdue des Cyclades. Il s’y ennuie ferme pendant tout l’hiver avant qu’arrivent l’été, son lot de touristes et de « chattes en chaleur » (sic). Le docteur soigne dans son cabinet Anna. Il suit ses amis à la plage, au camping, en boîte. Il couche même avec Anna mais les sentiments vite obsessionnels qu’ils éprouvent pour elle ne sont pas partagés.
En 1979, l’intellectuel noir américain James Baldwin (1924-1987) a commencé l’écriture d’un livre qu’il n’a jamais achevé. Remember This House raconte la lutte de trois de ses cadets, morts assassinés avant quarante ans : le leader des Black Panthers Malcom X (1925-1964), le militant pour les droits civiques Martin Luther King (1929-1968), le membre de la NAACP Medgar Evers (1925-1963). Le réalisateur haïtien Raoul Peck le met en images et lui donne la voix, belle et grave, de Samuel Jackson (Joey Starr dans la version française)
En provenance du Cap, Jacob King débarque à Los Angeles à la recherche de sa sœur dont il est sans nouvelle. Il découvre bientôt qu’elle a été sauvagement assassinée. Il mène l’enquête à sa façon.
Il est des films dont la bande-annonce suffit à me séduire. La La land évidemment. Miss Sloane. Mais aussi cet Amant d’un jour dont le beau noir et blanc m’a immédiatement touché. Mon coup de foudre doit beaucoup – il me faut le confesser – au beau visage grave de Louise Chevillotte qui, d’une voix suave, rappelle à son professeur de philosophie leur première rencontre : « Quand tu as dit « La philosophie n’est pas un divorce avec la vie »/ Tu m’as regardée / Tu t’es arrêté juste en face de moi / Je me suis sentie complètement toute nue / Je suis tombée amoureuse de toi »
Lou, Friedrich, Rainer, Sigmund… Lou
Sur le chemin des vacances, Victor (Eric Judor) a accepté, non sans réticence, de rendre visite au professeur de yoga de sa femme qui s’est installé au bord d’une rivière pour y faire obstacle à un projet de parc aquatique. Amusé et moqueur, il découvre les us et coutumes d’une communauté zadiste, écolo et baba-cool. Quand une mystérieuse pandémie dévaste la planète, laissant seuls au monde cette petite bande de pied nickelés, il n’a d’autre choix que de s’y installer à demeure.