Maya ★★☆☆

La bande-annonce de Maya pourrait laisser croire que son action se déroule exclusivement en Inde. Ce n’est qu’en partie vrai.
Le premier tiers du film se déroule à Paris où Gabriel (Roman Kalinka), un reporter de guerre, revient après quatre mois de captivité en Syrie dans les geôles de l’État islamique. Il peine à retrouver ses marques dans une capitale pluvieuse, entre son père et son amie.
Il décide de partir en Inde, à Goa, où il a passé son enfance et où il possède encore une maison à l’abandon. Il y retrouve Maya, la fille d’un ami de ses parents, devenue aujourd’hui une belle jeune femme.

Maya traite deux sujets en un. Le premier est celui du stress post-traumatique qui frappe les otages libérés. Il s’agit en fait du fil rouge du film qui montre comment un homme brisé se reconstruit lentement. Le problème est dans l’acteur principal, Roman Kalinka (le fils de Marie Trintignant et de Richard Kolinka, l’ancien batteur du groupe Téléphone) que la réalisatrice Mia Hanse-Love avait déjà fait tourner dans ses deux précédents films : il semble si calme, si paisible qu’à aucun moment on n’imagine qu’il a survécu à l’enfer d’une détention chez les terroristes de Daech.

Le second sujet est celui de l’échappée indienne. Il y aurait un article à écrire sur la façon dont le cinéma français a filmé l’Inde depuis Renoir (Le Fleuve), Corneau (Nocturne indien) et – hélas – Lelouch (Un plus une). Il y en aurait un, plus long encore, sur la façon dont le cinéma occidental a filmé l’Inde : du Narcisse noir à Indian Palace en passant par GandhiLa Cité de la joie, Slumdog Millionaire ou À bord du Darjeeling limited.
Mia Hansen-Love n’évite pas le piège de l’exotisme. Légitimement fascinée par ce pays-monde, elle ne résiste pas à en décrire l’émollient alanguissement qui finit par s’emparer de ses visiteurs. Elle aurait pu épargner à son héros le tour de l’Inde en train, de Calcutta à Bombay, sur les traces de sa mère, qui n’apporte rien au film sinon quelques belles cartes postales.

Au total, Maya, malgré sa petite musique toute d’élégance, peine à convaincre, faute de choisir entre les deux sujets qu’il ne traite ni l’un ni l’autre.

La bande-annonce

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