Dans une ferme perdue au milieu des champs de la Beauce, Albert (Jean-Luc Couchard) vit seul avec sa sœur Estelle lourdement handicapée (Mélanie Gaydos). Elle a été victime dans son enfance d’un grave accident. Robert, qui s’en estime responsable, l’entoure de ses soins jaloux et sombre lentement dans la folie.
Le réalisateur Quarxx avait d’abord raconté cette histoire dans un court métrage de trente-sept minutes intitulé Un ciel bleu presque parfait. Sur la même base, il réalise un film trois fois plus long en y rajoutant quelques seconds rôles confiés à des acteurs connus (Thierry Frémont, Albert Delpy).
Le passage du court au long ne convainc guère. Le scénario n’est pas assez riche pour justifier un tel format. La curiosité que l’histoire suscite dans son premier quart d’heure ne tient pas la durée.
Plus grave : la relation entre ce frère paranoïaque et cette sœur grabataire dérange. Pendant tout le film, on voit Estelle nue, en couches, immobile, le corps couvert de bleus ou d’escarres, impuissante face aux délires de son frère. Mélanie Gaydos, cette mannequin affectée d’une maladie génétique rare, une dysplasie ectodermique qui entrave la croissance des cheveux, des poils, des dents et des ongles, prête ses traits à cette jeune femme victime d’abus de faiblesse. Le comble est atteint lorsque Albert recrute un gigolo pour faire l’amour à Estelle. L’épilogue lumineux arrive trop tard pour dissiper le malaise.