Juste (Timothée Robart) erre autour des Buttes-Chaumont. Amnésique, il est devenu invisible aux autres humains, sauf à quelques uns qu’il aide à se remémorer un souvenir agréable afin de faciliter leur « passage ».
Cette règle connaît une seule exception. Bien vivante, Agathe (Judith Chemla) peut voir Juste, lui parler et même le toucher. Agathe vit dans la nostalgie d’un coup de foudre qu’elle a eu pour un garçon, une nuit, à Istanbul. Elle croit le reconnaître en Juste.
Le premier film de Stéphane Batut frappe par son originalité. Il prend le pari culotté du fantastique, un genre très connoté, en imaginant l’histoire d’un Orphée des temps modernes circulant entre le royaume des morts et celui des vivants. Mais il le marie à un naturalisme radical en mettant en scène un coup de foudre romantique dans les rues de Paris, une histoire d’amour impossible entre une Juliette bien vivante et un Roméo déjà mort.
On pense à la série française Les Revenants ou, si l’on a la quarantaine bien frappée, à Ghost avec Demi Moore et Patrick Swayze.
Vif-argent – un titre dont on peine à comprendre la signification – a beaucoup de charme. C’est un film intrigant dont on se demande quelle métaphore il file et où il veut nous mener. mais très vite, le scénario s’épuise autour d’une trame ultra-convenue : l’amour plus fort que la mort. Sa direction d’acteurs ne le sert guère : inconnu au bataillon, Timothée Robart brille par son manque de charisme. Quant à Judith Chemla, dont on dit le plus grand bien, je la trouve plus agaçante que séduisante.