En 2010, Bradley Manning, soldat de première classe déployé en Irak, a transmis à WikiLeaks 750,000 documents classifiés sur la guerre américaine en Afghanistan et en Irak. Rapidement arrêté, placé en isolement, jugé devant une cour martiale, Bradley Manning sera condamné en 2013 à trente cinq ans de rétention.
Le lendemain de sa condamnation, Manning rend publique sa décision d’entamer un traitement hormonal, de changer de sexe et de prendre le prénom de Chelsea.
En janvier 2017, trois jours avant la fin de son mandat, le président Obama commue la peine du soldat Manning. La caméra de Tim Travers Hawkins l’attend à la sortie de la prison et l’accompagne dans son difficile retour à la vie civile.
XY Chelsea traite deux sujets en un. D’une part « l’affaire Manning » : la dissémination de documents classifiés par un « lanceur d’alerte ». D’autre part l’histoire intime de Bradley/Chelsea Manning en pleine réattribution sexuelle.
En trop complète empathie avec son sujet, XY Chelsea prend fait et cause pour le whistleblower. Le documentaire ne pose pas objectivement la question des torts du soldat Manning, santo subito du droit à l’information sans que soient examinés les motifs de sa condamnation. Et l’on n’apprend pas grand chose du changement de sexe de Chelsea. Les récents documentaires Coby (dont le personnage principal vient de mourir) ou Finding Phong étaient, sur ce sujet, autrement plus fouillés.
XY Chelsea a le tort de traiter ces deux sujets de front. La défense rétorquera que Chelsea avait justement à affronter dans sa vie quotidienne un double défi intérieur et extérieur. Mais, en amalgamant les deux sujets, en insistant sur la fragilité et le mal-être de Chelsea Manning, XY Chelsea donne à penser que ses actes trouvent leur explication dans ses troubles identitaires. Au lieu de glorifier, comme il en nourrit explicitement le projet, un héros du droit à l’information, XY Chelsea nous montre un gamin perdu, mal dans sa famille, mal dans sa peau, mal dans son travail et mal dans son genre.
Une main coupée réussit à s’échapper du laboratoire où elle était conservée et à traverser la ville en en déjouant les embûches.
Lucius (Gérard Darmon) a soixante-treize ans. Atteint d’un mal incurable, la médecine lui prédit une mort imminente. Lucius vit seul dans un appartement modeste. Il n’a pour seule amie que Mona (Josiane Balasko), retraitée elle aussi, qui attend un hypothétique déménagement dans la maison de ses enfants.
Victor (Daniel Auteuil) est un vieux dessinateur de BD qui affiche volontiers sa détestation du monde qui l’entoure. Sa femme Marianne (Fanny Ardant) étouffe aux côtés de ce misanthrope. Cette brillante psychanalyste a pris un amant (Denis Podalydès) et finit par mettre son ami à la porte.
Oleg Nikitin atterrit à Bruxelles. Avec d’autres ressortissants de l’Europe de l’est, il travaille dans une boucherie de gros près de Gand. Mais, suite à un accident dont il est injustement accusé, il perd son emploi. Andrzej, un Polonais, accepte de l’héberger avec d’autres immigrés dans le pavillon qu’il est en train d’aménager. Mais la relation se tend avec le refus persistant d’Andrzej de payer à Oleg son travail.
Au début des années quatre-vingts, les juteux bénéfices engendrés par le commerce de l’héroïne exacerbent les tensions au sein de la mafia sicilienne. Membre du clan des Bontate, dont l’étoile pâlit face à celle des Corleonesi, Tommaso Buscetta s’expatrie au Brésil pour échapper à la Seconde guerre de la mafia qui fait rage. Deux de ses fils, restés en Italie, y perdront la vie. Arrêté par la police brésilienne, puis extradé, Buscetta se venge en acceptant de parler au juge Falcone. Ses confessions permettront l’arrestation de plusieurs centaines de criminels et leur jugement.
Peppino a pris sa retraite. Pendant quarante ans, il a travaillé comme tueur à gages à Naples pour le compte de la Camorra. Son fils a pris sa succession. Mais lorsqu’il est tué dans un guet-apens, Peppino reprend du service pour venger sa mort.
Henri Mohen (Yvan Attal) est un écrivain quinquagénaire en panne d’inspiration. Il a écrit vingt cinq ans plus tôt, après un séjour à la Villa Médicis à Rome dont il garde la nostalgie, un best-seller. Grâce aux revenus générés par ce roman, il a acheté une villa luxueuse au Pays basque, s’y est installé avec sa femme Cécile (Charlotte Gainsbourg) et y a élevé ses quatre enfants aujourd’hui devenus adultes.
Tuyautés par une connaissance, deux zozos belges s’embarquent dans une combine passablement douteuse. Ils vont séquestrer Wilfrid, le propriétaire d’une chaîne de car wash, et encaisser à sa place la recette.
Exilé en France depuis 1973 et le coup d’Etat qui a renversé Allende et porté au pouvoir Pinochet, le Chilien Patricio Guzmán ne cesse de film en film de documenter l’histoire de son pays. La Cordillère des songes est le troisième volet d’un triptyque géographique. Après Nostalgie de la lumière en 2010 consacré au désert d’Atacama, après