Jean-Louis (Laurent Lafitte) est avocat dans un grand cabinet parisien. Il mène une vie confortable aux côtés de Valérie (Karin Viard) que vient brutalement interrompre un événement extraordinaire : un beau jour, son cœur s’arrête de battre. Son meilleur ami, vétérinaire (Vincent Macaigne), est catégorique : inutile d’aller aux urgences, tout va bien. La médium que Jean-Louis consulte (Nicole Garcia) est moins optimiste : Jean-Louis va mourir si son cœur ne redémarre pas. Pour y parvenir, elle exige de Jean-Louis qu’il remonte à ses origines et prenne en photo…. le sexe de sa mère.
Le résumé que je viens d’en faire annonce la couleur : L’Origine du monde est une immense farce, teintée de fantastique, qui n’hésite pas à faire dans la surenchère sans souci de crédibilité. Son pitch savoureux, intelligemment présenté dans sa bande-annonce a mis l’eau à la bouche de milliers de spectateurs, appâtés par sa brillante distribution.
L’Origine du monde est le premier film de Laurent Lafitte qui porte à l’écran une pièce de Sébastien Thiéry. On y retrouve toutes les tares du théâtre filmé français dont j’ai déjà eu l’occasion de dire le mal que j’en pensais. Son histoire se résume à l’interaction de trois ou quatre personnages ; son scénario souffre d’un manque chronique de rythme ; son seul moteur est ses dialogues qui essaient désespérément de susciter le rire.
Alors, bien sûr si photographier « la chatte de ma mère » – ou « chier dans des draps de soie » – vous semble drôle, vous rirez plus qu’à votre tour. La salle où j’ai vu L’Origine du monde était d’ailleurs joyeuse – les éclats de rire de mes voisins ayant sur moi l’effet paradoxal d’inhiber les miens. Je dois reconnaître que Laurent Laffite joue bien, que Vincent Macaigne est étonnant sans la barbe qu’il arbore d’habitude, que Karin Viard est toujours d’un naturel désarmant et qu’Hélène Vincent joue une tatie Danielle hilarante. Sans oublier les deux scènes d’anthologie de Nicole Garcia.
Mais cette accumulation de bons acteurs ne suffit pas à faire un bon film. L’énormité de son sujet ajoutée à la vulgarité de ses gags le condamne à ce qu’il est : du théâtre ranci.