Le procès de Ludovic Chevalier, accusé d’avoir kidnappé, violé, filmé et tué trois mineurs, s’ouvre au palais de justice de Montréal. Dans l’assistance prennent place deux groupies de l’accusé : Kelly-Anne, mannequin, geek et hackeuse, propriétaire au sommet d’une des plus hautes tours de Montréal d’un immense appartement avec vue panoramique, et Clémentine, d’une origine beaucoup plus modeste, une Québécoise pur jus débarquée à Montréal.
Après Les Faux Tatouages, inédit en France, et Nadia, Butterfly (que je pensais avoir aimé mais dont la critique que j’en ai écrite à la sortie est mitigée, preuve que le souvenir qu’on garde d’un film fluctue avec le temps), Pascal Plante sort son troisième film.
Son sujet est aussi original que stimulant : qui sont ces groupies qui s’entichent de criminels dangereux inculpés des actes les plus horribles, qui leur écrivent des lettres d’amour en prison, qui prennent courageusement leur défense ? Le sujet aurait mérité une étude approfondie, qui emprunte à la fois à la psychologie, à la criminologie et à la sociologie.
Hélas, Pascal Plante nous livre un plat thriller, tourné comme un téléfilm. Il alterne les joutes oratoires du procureur et de la défense au palais de justice et les plongées périlleuses qu’effectue dans le dark web Kelly-Anne, dont les intentions transparentes sont entourées d’un inutile voile de mystère. Ses actrices sont horriblement mal dirigées. Son héroïne, une top model dont c’est le premier film, n’a guère que sa plastique parfaite à faire valoir.
Bonjour Yves. Très déçue par votre analyse, je me permets de réagir car « Les chambres rouges » est de mes films préférés. Le jeux des actrices m’a convaincue et la froideur de la top model ajoute à son étrangeté et font oublier le léger ennui que l’on peut éprouver lors des plaidoiries ; quand aux capacités informatiques du personnage, elles m’ont fascinées à la hauteur de l’angoisse diffusée par les brèves allusions à l’horreur de la troisième vidéo. Je n’ai pas détesté les deux premiers films de Plante et j’attends la suite. Au plaisir de vous lire en souhaitant comme vous je pense que notre réalité ne dépasse pas le fiction.