Elisabeth a dix-sept ans. Quand elle est rappelée auprès des siens, elle vient de passer cinq ans au couvent où ses parents, de modestes paysans suisses, l’avaient envoyée. Sa sœur aînée vient de mourir et elle doit prendre sa place au foyer. Mais cette mort est entourée d’un épais mystère que Elisabeth va bientôt percer.
Foudre est le premier long-métrage d’une jeune réalisatrice genevoise. Il a été tourné dans les paysages grandioses d’une haute vallée des Alpes valaisannes. Il est censé se dérouler au tout début du vingtième siècle, à l’époque où les carnets de l’arrière-grand-mère de la réalisatrice ont été écrits ; mais il pourrait se dérouler plusieurs siècles plus tôt tant les décors qui y sont filmés et les situations qui y sont racontées sont intemporels.
Foudre baigne dans une épaisse religiosité. Elisabeth a été élevée au couvent et se destinait à servir Dieu. Sa famille, les habitants de son village, sous la coupe obéissante du curé, sont profondément croyants. Ils vénèrent Dieu, la Vierge Marie, et craignent le diable. On apprendra vite les causes de la mort d’Innocente : un mélange de fanatisme religieux et de nymphomanie panthéiste. Innocente s’était donnée à plusieurs hommes et avait cru, à travers la jouissance qu’elle leur donnait et celle qu’elle atteignait grâce à eux, se rapprocher de Dieu.
C’est exactement le même parcours que suivra sa cadette, au risque de scandaliser ses parents puis sa communauté. Elle aura pour complices les trois jeunes gens du village, qu’on voit sur la (très belle) affiche. Une scène de sexe les réunira tous les quatre : selon ses goûts, on y verra, un sublime moment de rupestre sensualité ou une malaisante copie de David Hamilton. Selon qu’on ait l’esprit mal placé ou pas, on corrigera le titre et y remplacera le d par un t (c’était trop tentant…. pardon….).
On aura compris, aux digressions déplacées qui précèdent et à la note tiède que j’ai mise à ce film que je n’ai pas été convaincu. Les émois d’Élisabeth, pour touchants qu’ils soient, ne m’ont pas touché. J’ai trouvé très convenue l’évolution de son personnage, la lente et excitante découverte de son corps et de sa sexualité, ses interrogations théologiques. Peut-être n’ai je pas assez lu Sainte Thérèse d’Avila – que je réduis en la citant à une religieuse nymphomane ce qui est sans doute très loin de la réalité.