Sundown ★★☆☆

Une riche famille anglaise passe ses vacances dans un hôtel de luxe à Acapulco au Mexique qu’un appel téléphonique vient brutalement interrompre : la mère de Alice (Charlotte Gainsbourg) est en train de mourir. Toute la famille prend le chemin de l’aéroport pour sauter dans le premier avion. Mais Neil (Tim Roth), prétextant l’oubli de son passeport, n’embarque pas. Au lieu de retourner à son hôtel l’y chercher, il prend le premier taxi venu et se fait déposer dans une pension interlope. Il esquive les appels de plus en plus pressants d’Alice qui organise seule les obsèques de sa mère. Il embrasse une vie léthargique dont ne réussit même pas à le distraire la rencontre d’une accorte Mexicaine.

Michel Franco est un réalisateur mexicain dont le style emprunte, de film en film, les mêmes recettes. C’est quasiment le même procédé qu’il utilise dans Sundown et dans Después de Lucía et dans Les Filles d’Avril : une histoire en apparence anodine est brutalement percutée par un coup de théâtre qui en modifie radicalement le sens. On n’oubliera pas l’incroyable violence du dernier plan de Después de Lucía (qui lui avait valu une interdiction aux moins de douze ans). De la même façon on restera longtemps hanté par le personnage de Neil dans Sundown.

Tout le film est construit autour d’une seule interrogation : pourquoi Neil refuse-t-il de quitter Acapulco et soutenir sa sœur ? pourquoi se mure-t-il dans le silence ? pourquoi est-il devenu indifférent à tout ce qui l’entoure ? (les esprits chagrins me feront remarquer qu’il n’y a donc pas une seule interrogation mais trois ou quatre !).
Son principal défaut est que, la clé de cette énigme une fois révélée – dont il ne faut évidemment rien dire sauf à gâcher le plaisir de ceux qui n’ont pas encore vu Sundown – elle pourra sembler un peu mince. Une autre faille est de prétendre qu’on en avait pressenti l’issue…. mais une telle prescience excède de beaucoup mes capacités d’imagination.

Sundown est un film masochiste pour le spectateur qui exige d’accepter un rythme très lent pendant plus d’une heure, une énigme que rien n’éclaire et, brutalement, en deux plans muets, sa résolution et sa conclusion qui nous laisse, quand apparaît le générique de fin, incrédules et déconcertés.

La bande-annonce

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