Kéria, onze ans, a grandi seule avec son père à la ville. Sa mère faisait partie des Penan, une population nomade menacée par l’industrie de l’huile de palme. À l’occasion d’une expédition dans la jungle environnante, Kéria recueille Oshi, un bébé orang-outan dont la mère est abattue sous ses yeux par les garde-chasse. La fuite d’Oshi dans la jungle, avec Selaï, le cousin de Kéria, un Penan, , la conduit à renouer avec ses racines alors que les bulldozers de la multinationale qui emploie le père de Kéria continuent leur entreprise funeste de déforestation.
Claude Barras est de retour huit ans après Ma vie de Courgette, son premier film d’animation qui avait reçu un accueil enthousiaste et mérité. On retrouve sa technique : une animation artisanale en stop motion, avec du relief, des couleurs et un soin infini apporté au détail. On retrouve aussi ce qui avait fait le charme de son premier film : un scénario rebondissant et des personnages attachants.
Cette fois-ci, le réalisateur suisse nous propose un voyage dépaysant dans la jungle de Bornéo. L’enjeu nous en est connu : la survie des peuples primitifs face à l’appétit des multinationales qui exploitent leurs forêts pour en extraire la précieuse huile de palme nécessaire à la production de notre fameux Nutella (une fiction récente avec Alexandra Lamy utilisait déjà cette toile de fond, La Promesse verte).
Si l’effet de surprise provoqué par Ma vie de Courgette est nécessairement émoussé, Sauvages est tout aussi réussi. Il réjouira les enfants à partir de six ans et les parents, grands-parents, oncles et tantes, parrains et marraines qui cherchent pour les vacances de la Toussaint un film intelligent pour leurs chères têtes blondes. Mais, s’ils n’ont pas ce prétexte pour aller le voir, les adultes isolés ne trouveront guère de sel à ce film d’animation bien-pensant, sinon celui d’y reconnaître les voix reconnaissables entre mille de Benoît Poelvoorde et de Laetitia Dosch.