Yvonne Nguyen nourrit depuis son enfance un seul rêve : devenir une actrice de comédie musicale. Mais ses traits asiatiques l’ont jusqu’à présent cantonnée (!) dans des rôles de figuration ou dans des animations dans des supermarchés. Sa mère, chez qui elle se réinstalle après une rupture amoureuse, a la dent dure avec elle. Loin de la soutenir dans sa carrière artistique, elle ne lui voit qu’un seul avenir : reprendre le restaurant familial.
Dans la cuisine des Nguyen est un film particulièrement intéressant à deux titres.
Le premier est de s’intéresser à une minorité française méconnue et à ses rêves d’intégration : la minorité vietnamienne. Alors que le cinéma s’est depuis longtemps emparé de l’intégration des immigrés arabes (Le Thé au harem d’Achimède, La Graine et le Mulet) ou noirs (La Première Etoile, Tout simplement noir), rien à ma connaissance n’avait été tourné sur celle des immigrés asiatiques – sinon, s’agissant de la prostitution chinoise à Paris, le très confidentiel Les Fleurs amères.
On imagine volontiers que Stéphane Ly-Cuong, lui même d’origine vietnamienne (il vient de co-signer le scénario de l’adaptation de Hiver à Sokcho qu’un figurant lit dans le métro dans une scène du début du film) s’est inspiré d’anecdotes personnelles pour nourrir son film : la place centrale donnée à la gastronomie, l’éthique confucéenne qui inspire à la fois le respect des anciens et la priorité donnée au travail, le goût pour le karaoké. Ses valeurs s’incarnent dans le personnage de la mère d’Yvonne, à la fois si dure avec sa fille et si aimante, dans celui de sa tante, qui a repris avec sa mère l’exploitation du restaurant familial et aussi dans celui de son cousin Georges, homosexuel dans le placard.
Cette sociologie très fine de la diaspora vietnamienne se double d’une critique sardonique des comédies musicales, de leurs thèmes historiques éculés (Jeanne d’Arc, Marie-Antoinette….), de leur kitsch assumé… L’ironie est que cette critique des comédies musicales est elle-même une comédie musicale, Dans la cuisine des Nguyen prenant le parti, festif et joyeux, de la comédie populaire.
Certes, le résultat n’est pas toujours bien joué, pas toujours très fin. On est plus proche du téléfilm à grande audience que du cinéma d’auteur. Mais, le sujet traité est suffisamment original pour mériter le détour.







Joseph exploite la bergerie qu’il a héritée de son père. Sa localisation en bord de mer suscite bien des convoitises. Au milieu des splendides résidences balnéaires avec vue sur mer, Joseph fait figure de dernier des Mohicans. Il reçoit d’un caïd de la mafia une offre qu’il ne peut pas refuser, même si l’abandon de sa bergerie et sa reconversion forcée lui sont insupportables. L’altercation entre les deux hommes tourne mal. Un coup de feu part. Joseph doit prendre le maquis, poursuivi à la fois par les gendarmes et par la vendetta.
David (Jesse Eisenberg) et Benji (Kieran Culkin) sont cousins. Ils ont grandi ensemble à New York. David est aussi taiseux que Benji est volubile. Ils décident d’effectuer ensemble en Pologne un circuit sur les traces de leur grand-mère, survivante de la Shoah. Ils rejoignent à Varsovie un groupe de touristes cornaqués par James (Will Sharpe), un guide britannique féru d’histoire.