Rembrandt ★☆☆☆

La quarantaine bien entamée, Claire (Camille Cottin) et Yves (Romain Duris) sont tous les deux ingénieurs atomistes. Ils travaillent chez ENF (Électricité nucléaire de France ?). Un jour, en visitant la National Gallery, Claire tombe en arrêt devant une toile de Rembrandt. Ce choc la métamorphose. Elle se met à interroger le sens de son travail et à s’inquiéter des dangers du nucléaire face au changement climatique.

Rembrandt contient trois films en un.

Le premier est celui que son titre annonce : l’effet brutal, disrupteur, copernicien si on ose dire, que peut produire la rencontre d’une oeuvre d’art. C’est un sujet passionnant, terriblement subtil, qui convoque l’histoire de l’art, l’esthétique, la psychologie et la sociologie, et qui n’a, autant que je sache, jamais été traité au cinéma. Le problème est que Rembrandt se désintéresse très vite de Rembrandt…. avant d’y revenir in extremis à la toute fin du film. Les amoureux de la peinture hollandaise repasseront.

Le deuxième, qu’on voit sur l’affiche, est l’industrie nucléaire et ses dangers. On est ici sur des terres mieux balisées, celles qui mettent en avant, depuis quelques années dans le cinéma français, des courageux lanceurs d’alerte qui révèlent au grand public des secrets enfouis, qu’il s’agisse de l’affaire Clearstream (L’Enquête), du Mediator (La Fille de Brest), des boues rouges de Gardanne (Rouge), ou encore d’Areva (La Syndicaliste). Le sujet est traité avec beaucoup de pédagogie qui nous montre que les centrales nucléaires telles qu’elles sont conçues aujourd’hui ne sont pas formatées pour résister à des scénarios « extrêmes », tels qu’une vague scélérate, une chaleur caniculaire ou un assèchement radical des cours d’eau. On se croirait parfois dans le documentaire d’Al Gore Une vérité qui dérange.

Le troisième, qu’on voit également sur l’affiche, c’est l’histoire d’un couple qui ne regarde plus dans la même direction. Unie à son époux par vingt-cinq ans de mariage, une passion partagée pour un travail commun, une fille unique qu’ils chérissent (Céleste Brunnquell décidément de moins en moins convaincante), Claire s’éloigne inéluctablement d’Yves. Et Yves essaie sans succès de comprendre ce lent détachement.

Le problème de Rembrandt est de vouloir à tout prix faire tenir ces trois films en un.

La bande-annonce

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