1928 à Downton Abbey. La douairière Lady Violet vieillit. Ses descendants apprennent avec étonnement que le marquis de Montmirail lui a légué par testament une luxueuse villa dans le sud de la France. Ils décident de s’y rendre pour éclaircir le mystérieux passé de leur aïeule.
Pendant ce temps, à Downton, un film se tourne avec des vedettes de cinéma toutes plus étonnantes les unes que les autres.
J’ai déjà dit le plaisir addictif que j’avais pris à regarder les sept saisons et les cinquante-deux épisodes de l’une des séries les plus célèbres au monde.
Je découvre avec étonnement en la relisant ma critique bien sévère du premier film qui en avait été tiré, sorti fin 2019. Le problème est que le second (ou le deuxième ?), sorti le mois dernier lui ressemble énormément.
Deux options s’offrent à moi : répéter les mêmes reproches au risque du bégaiement ou me montrer plus élogieux au risque de l’incohérence.
Au risque de l’incohérence, c’est cette seconde voie que je choisirai.
Je crains hélas que l’opinion qu’on se fait d’un film soit très fluctuante : elle dépend de notre humeur quand on le voit et du moment dont on en parle ensuite. N’y a-t-il pas des comédies que vous n’avez pas trouvées drôles, bien qu’elles le fussent, parce que vous les avez vues de mauvaise humeur ? Des films dont vous dites le plus grand bien aujourd’hui alors que vous vous y étiez copieusement ennuyé, mais dont les qualités, passées au tamis du temps, ont fini par vous toucher ? Bref, l’opinion qu’on se fait d’un film est terriblement subjective et fluctuante.
De ce Dowton Abbey II – qui ressemble furieusement au Downton Abbey I – je pense le plus grand bien – alors que j’ai dit du mal du I. Pourquoi ?
C’est difficile à dire. Peut-être parce que cela faisait plus de deux ans que je n’avais plus été plongé dans la si délicieuse compagnie des Crawley. La série était trop proche du premier film, alors qu’elle est suffisamment éloignée du second.
J’ai retrouvé ces personnages qui, après tant d’heures à partager leurs vies, font un peu partie de ma famille : Lord Crawley, sa femme Cora, leurs filles Mary et Edith (Sybil, la si jolie benjamine, me manque terriblement) ainsi que leurs gendres et, bien sûr, la nombreuse domesticité, Carson, Barrow, Bates et son épouse Anna si aimante, Molesley…
Dowton Abbey II m’a fait pensé au jeu Tetris auquel nous avons tous joué : il s’agit d’enchasser en les faisant pivoter des formes géométriques tombées du ciel. Dans Downton Abbey, plusieurs fils narratifs sont tirés qui finissent par s’imbriquer les uns aux autres dans une parfaite harmonie. Dans Downton Abbey aussi, chacun est à sa place, chaque place à son chacun. La société a beau connaître une scandaleuse division entre maîtres et serviteurs (à quelques rares exceptions près, tel Tom Branson, le chauffeur irlandais devenu l’époux de Sybil). Cet apartheid ferait frémir les marxistes les plus dogmatiques. J’avoue, toute honte bue, qu’il n’a pas terni le plaisir que j’ai pris à ces histoires.
Le jeune Abraham Lincoln, avant de devenir un immense président, a connu une enfance misérable. Né en 1809 dans le Kentucky, cadet d’une sœur aînée (un troisième enfant décèdera en bas âge), il déménage en 1816 dans l’Indiana où ses parents cherchaient une vie meilleure en s’installant au fond des bois. Sous l’aile des anges le filme à ses dix ans, lorsque sa mère meurt d’un mal mystérieux et que son père, un homme frustre et dur, se remarie.
Omar vient de Syrie. Il a demandé l’asile au Royaume-Uni. Dans l’attente de la réponse de l’administration, il a été assigné à résidence sur une île isolée des Hébrides écossaises, avec l’interdiction de travailler. Quelques immigrés partagent son infortune : Fahrad, un Afghan zoroastrien fan de Freddie Mercury, Wasef, un Nigérian qui rêve de jouer pour Arsenal…
Jocelyne (Nadia Tereszkiewicz aussi incandescente ici que dans
Une jeune femme confie à une autre qu’elle est en train d’entamer une romance avec un homme qui se console d’un chagrin d’amour.
Tsuji est, comme beaucoup de jeunes cadres japonais, au début de sa vie professionnelle. Il loge dans un appartement minuscule dont la seule originalité est son bruyant aquarium. Il travaille dans une PME qui vend des jouets et des feux d’artifice. Il y entretient, en violation du règlement intérieur qui les interdit, deux relations amoureuses parallèles avec deux collègues : Minako, une jeune employée frivole, et Hosokawa, la contremaitre, plus âgée et plus mature. Mais c’est de Ukiyo qu’il tombera amoureux après l’avoir rencontrée un soir dans des circonstances exceptionnelles : il lui sauve la vie en dépannant sa voiture bloquée sur un passage à niveau.
Martin (Caleb Landry Jones) est toqué. Une scolarité chaotique, vite interrompue, lui a valu un surnom en forme de palindrome : Nitram. À vingt ans passés, il vit encore chez ses parents qui semblent être les seuls capables de supporter ses sautes d’humeur. Contre toute attente, Nitram fera une étonnante rencontre qui lui permettra de quitter le cocon familial. Helen, une excentrique sexagénaire, riche à millions, l’accueille dans sa vaste demeure à l’abandon. Sa disparition brutale laissera Nitram orphelin.
Louis (Melvil Poupaud) et Alice (Marion Cotillard) sont frère et sœur et se haïssent. Ils ont grandi à Roubaix auprès d’un père autodidacte et d’une mère autoritaire. Ils ont chacun fait leur vie : Louis est devenu un écrivain à succès, Alice une grande actrice de théâtre. Mais tous deux cachent une immense fêlure intérieure qu’ils soignent à coup d’alcool, de drogue et de médicaments. Si Louis a rencontré l’amour avec Faunia (Golshifteh Farahani), la mort de son fils Jacob à six ans à peine l’a détruit. Quant à Alice, quoique mariée au grand dramaturge Borkman, et mère d’un ravissant Joseph, elle n’est guère plus vaillante.
Rémi (Romain Duris) accepte de tourner en direct un plan-séquence de trente minutes, remake d’un film japonais à succès : le tournage d’un film de série B de zombies interrompu par l’arrivée de vrais zombies.
Evolution compte trois tableaux d’inégale longueur, filmés en plan-séquence.