Yana est l’épouse aimante d’Alex, chef d’une communauté jéhoviste dans un bourg perdu de la campagne géorgienne. Après que la salle du Royaume a été détruite par un incendie criminel, Alex va à la ville demander justice et y recueillir les fonds pour construire une nouvelle salle. Pendant ce temps, Yana, restée seule, reçoit la visite d’un inquiétant officier de police.
Disons-le tout net : Au commencement est un film qui laisse une trace profonde. Une trace d’autant plus profonde que je l’ai vu dans une immense salle de cinéma déserte dont j’étais quasiment le seul spectateur.
Au commencement fait le pari revendiqué d’une radicalité absolue.
Radicalité absolue dans la forme : la jeune cinéaste géorgienne Dea Kulumbegashvili filme en longs plans fixes, sans contrechamps, avec des éclairages parfois déconcertants (certains plans rappellent des maîtres flamands, d’autres laissent augurer une panne de générateur). On pense à Apichatpong Weerasethakul – dont le dernier Memoria n’a laissé de me déconcerter – à Carlos Reygadas – qui coproduit Au commencement – à Lav Diaz – le cinéaste philippin de l’immobilité dont les courts métrages dépassent les trois heures – aux lents travelings en noir et blanc de Pema Tedsen sur les hauts plateaux tibétains…. Cette austérité culmine au mitan du film dans un plan immobile de six minutes du visage de l’héroïne couchée dans la forêt. Geste transgressif brûlant d’audace ? Ou fumisterie tape-à-l’oeil d’un chef opérateur qui a perdu son clap de fin ?
Radicalité absolue dans le sujet traité qui ne s’éclairera très tardivement ainsi que le titre du film (dont, pour être honnête, je ne suis pas absolument certain d’avoir compris le sens) – même si la lecture du passage de la Bible dans la première scène pouvait mettre la puce à l’oreille. Au commencement donne à voir un film sur le patriarcat, sur la corruption du régime, sur l’intolérance religieuse. Une scène particulièrement dérangeante, qui rappelle le Haneke de la grande époque, oblige Yana à s’humilier devant un officier de police pervers. Mais le pire reste encore à venir : d’abord dans un long plan fixe silencieux, censé se dérouler en pleine nuit au bord d’une rivière, puis à la fin de ses deux heures, plus deviné que vu, le drame qui donne tout son sens au film (ou pas). C’est à Lars von Trier qu’on pense alors et aux outrances déchirantes de Breaking the Waves.
Le paradoxe de Au commencement que j’ai détesté de bout en bout est qu’il m’a conduit pour en faire la critique à convoquer nombre de grands réalisateurs – et j’aurais pu mentionner Dreyer, Bergman, Tarkovski, Malick…. C’est la preuve de son intérêt sinon de sa qualité et c’est la raison de son succès aux festivals de Cannes, de Toronto et de Saint Sébastien (où il a emporté la Coquille d’or du meilleur film, la Coquille d’argent du meilleur réalisateur et la Coquille d’argent de la meilleure actrice).
Emi est enseignante d’histoire dans un lycée de Bucarest. La petite quarantaine, elle a une vie sexuelle active avec son mari qui filme leurs ébats pour les pimenter. Pas de chance : une video se retrouve sur les réseaux sociaux, postée par le réparateur de l’ordinateur familial.
Judith (Virginie Efira) mène une double vie entre la Suisse et la France. Mariée en France à Melvil Fauchet (Bruno Salomone), un célèbre chef d’orchestre, et mère de deux adolescents, elle prend prétexte de son métier d’interprète pour passer la moitié de la semaine en Suisse auprès d’Abdel (Quim Gutiérrez) et de sa fille Ninon.
De nos jours, à San Francisco, Thomas Anderson (Keanu Reeves) est un développeur de jeu vidéos anonyme. Vingt ans plus tôt, il a créé le jeu Matrix qui remporta un vif succès. On lui demande d’en concevoir la suite. Thomas suit une analyse pour comprendre les réminiscences qui l’assaillent. Dans un café il fait la connaissance de Tiffany (Carrie-Anne Moss) qu’il a aussitôt le sentiment d’avoir déjà rencontrée.
Yusaku Fukuhara est le riche propriétaire d’une entreprise familiale spécialisée dans le commerce de la soie grège. Il mène avec son épouse Satoko une vie aisée dans le Japon impérial du début des 40ies. Il a embrassé un style de vie occidental qui a tôt fait de le rendre suspect aux yeux du régime, de plus en plus xénophobe, et de son représentant à Kobe, Taiji, un ami d’enfance de Satoko. Une mission en Mandchourie ouvre les yeux de Yusaku sur les exactions qu’y commet l’armée impériale et l’incite à les révéler à l’opinion publique internationale. Comment Satoko réagira-t-elle à la décision de son mari ?
Jordan Hines (Jim Cummings) semble tout avoir pour être heureux : une fiancée merveilleuse qu’il est sur le point d’épouser, un boulot valorisant dans une société qu’il co-dirige avec son meilleur ami (PJ McCabe), un physique de playboy et un sourire carnassier.
Rahim est en prison pour dettes. Il veut profiter de la courte permission qui lui est octroyée pour obtenir le pardon de son créancier. Il espère rembourser une partie de sa dette avec l’argent qu’a trouvé par hasard Farkhondeh, sa fiancée. Mais il se ravise et décide de le restituer à son propriétaire en passant une annonce. Cette bonne action va avoir des conséquences inattendues.
Jonas (Grégory Montel), la quarantaine bien entamée, est à la croisée des chemins. La petite société de BTP qu’il dirige bat de l’aile par la faute d’un promoteur véreux. Sa vie personnelle ne va guère mieux : Jonas a quitté sa femme (Léa Drucker) pour Léa (Anaïs Demoustier), une jeune soliste avec laquelle il entretenait depuis plusieurs mois une folle liaison adultère. Mais Léa a rompu un mois plus tôt.
Tout le monde connaît Anne Frank, la jeune adolescente qui se cacha avec sa famille à Amsterdam durant la Seconde Guerre mondiale, qui mourut à Bergen-Belsen quelques jours avant la Libération et dont le journal intime, conservé par son père, devint vite un best-seller.
Rose Goldberg (Françoise Fabian) a toujours vécu dans l’ombre de son mari. Elle a consacré sa vie à l’éducation de ses trois enfants. À soixante-dix huit ans, à la mort de son mari, elle se cherche une raison de vivre, elle qui s’est toujours oubliée au profit des autres.