Après avoir été agressé par la police en Russie, Sergueï a fui son pays pour la Suède avec sa famille. Il y a déposé une demande d’asile qui lui est refusée. Au lendemain de ce refus traumatisant, sa fille cadette, Katja, qui fut témoin de l’agression de son père et dont le témoignage lui permettrait peut-être d’obtenir le titre de réfugié, tombe dans un coma profond. Elle est victime d’un mal fréquent chez les réfugiés et leurs enfants : le syndrome de résignation.
Quiet Life n’est pas un documentaire même si les faits qui l’inspirent ont été médicalement documentés en Suède. C’est une fiction qui fait un pari radical, similaire à celui du film tunisien La Source ou au Nosferatu de Robert Eggers, avec lesquels j’ai eu la dent (trop ?) dure ces jours derniers : celui de l’hyperstylisation.
Quiet Life tangente la dystopie. La froideur glaciale doublée du respect scrupuleux des droits humains avec laquelle les demandes d’asile sont traitées en Suède pourrait ressembler à ce qu’on voit dans le film mais s’en distingue néanmoins. Les réfugiés n’y sont pas accueillis dans des appartements aussi confortables (et c’est dommage) ; ils ne sont pas soumis à un stage aussi débilitant si leurs enfants sont hospitalisés (et c’est tant mieux). Mais comme dans toutes les dystopies réussies (on pense à Orange mécanique ou à Bienvenue à Gattaca), Quiet Life exagère certains traits de nos sociétés contemporaines pour en interroger les ressorts.
Comment traiter les demandeurs d’asile ? Quelles preuves leur demander pour attester des persécutions qu’ils prétendent avoir subies dans leur pays d’origine ? En demander trop, c’est courir le risque de refouler des réfugiés authentiquement persécutés ; en demander trop peu et se fier à leur seule parole, c’est courir celui d’accorder le titre de réfugié à des personnes qui n’y ont pas droit. Quel statut octroyer aux enfants des demandeurs d’asile ? Leur témoignage est-il recevable à l’appui de la demande déposée par leurs parents ? Peut-on les en séparer, dans quelles circonstances et à quelles conditions ? Leur état de santé peut-il faire obstacle à leur reconduite et à celle de leurs parents ?
Autant de questions juridiques et éthiques passionnantes que pose Quiet Life. Il le fait avec une froideur glaçante, à rebours du mélodrame. Son scénario, remarquablement écrit, distille son lot de rebondissements. Ses acteurs, dont Chulpan Khamatova qui a fui la Russie au lendemain de l’invasion de l’Ukraine en 2022 et s’est réfugié en Lettonie, sont parfaits.
Sur le même sujet, L’Histoire de Souleymane, l’un de mes films préférés de 2024, optait pour un parti bien différent : celui du naturalisme. Les deux films contiennent une scène quasiment identique : celle d’un témoignage, fébrilement préparé mais que le spectateur sait mensonger, devant un fonctionnaire de l’immigration. Les bonnes écoles de cinéma auront sans aucun doute l’idée de montrer à leurs étudiants ces deux scènes et d’en analyser les points communs et les différences.
Deux frères tunisiens, Mehdi et Amine, partent s’enrôler en Syrie dans les rangs de Daech. Leurs parents, Aicha et Brahim, de modestes pêcheurs, en sont désespérés. Quelque temps plus tard, Mehdi revient sans son frère. Une mystérieuse jeune femme, Reem, entièrement voilée, l’accompagne. Aicha décide de les cacher de la police qui pourrait les arrêter.
Michel (Franck Dubosc) et Cathy (Laure Calamy) exploitent bon an mal an une sapinière dans une forêt reculée du Jura avec leur fils Doudou (Timéo Mahaut, l’autre révélation des
La jeune Ellen (Lily-Rose Depp) est hantée depuis son plus jeune âge par des cauchemars. Son époux, Thomas (Nicholas Hoult), travaille à Wisborg en Allemagne dans une étude de notaire. Il a été missionné en Transylvanie par son employeur pour en ramener le comte Orlock, un riche propriétaire terrien qui souhaite faire l’acquisition d’une belle demeure. Le vieil homme, à la table duquel Thomas est convié au terme d’un long voyage, se révèle être un vampire qui a passé un pacte de sang avec Ellen dont il hante les nuits. Thomas parvient de justesse à lui échapper mais Orlock réussit à embarquer à bord d’un navire qui fait voile vers Wisborg.
Matthew, la quarantaine, quitte Montréal pour revenir à Winnipeg sa ville natale après la mort de son père pour s’occuper de sa mère vieillissante. Il y découvre une ville métamorphosée où l’anglais a été remplacé par le farsi. Son chemin croise celui de Massoud, un guide touristique, et de deux jeunes sœurs qui ont découvert un billet prisonnier d’un bloc de glace.
Lia, une enseignante géorgienne à la retraite, entend bien respecter la promesse faite à sa sœur sur son lit de mort : aller retrouver à Istanbul son neveu transsexuel qui avait fui Batoumi et l’homophobie de sa famille. Commence pour Lia, accompagnée d’Achi, un jeune Géorgien en quête d’aventures qui lui propose de la guider, et bientôt rejointe par Evrim, une avocate transsexuelle, une longue (en)quête dans la mégalopole turque.
Dans une grande maison de Long Island, trois (ou quatre ?) générations d’une famille italo-américaine se réunissent pour le réveillon de Noël.
Afine est escort à Monaco. Il partage une villa sur les hauts de Nice avec trois amies, escorts comme lui, qui partent à Dubaï passer les fêtes de Noël. Resté seul, Afine traîne son ennui dans les rues silencieuses de la principauté, éclairées par les illuminations de Noël. Une de ses clientes, une plantureuse sexagénaire, l’emmène faire des courses, manger une glace, se baigner dans sa piscine. Afine croise une amie serbe qui s’est vu confier par des parents milliardaires la garde de Julia, une enfant de douze ans à peine.
Maurice et Katia Krafft étaient deux volcanologues français qui, défiant la mort et finalement y succombant en juin 1991 sur les pentes du mont Unzen au Japon, ont filmé et photographié au péril de leur vie les plus spectaculaires éruptions volcaniques sur la planète pendant vingt ans.
Elias, un écrivain en manque d’inspiration (William Lebghil) ,rencontre la nuit du Nouvel An 1977 Léonore, une star de cinéma (Clara Luciani), et passe avec elle une folle nuit d’amour. Mais les deux amants se séparent sans s’échanger leurs adresses et la femme de ménage d’Elias (Laura Felpin), qui en est secrètement eprise, ne lui transmet pas le mot que Leonore avait écrit à son attention. Elias est recruté le lendemain par un producteur de cinéma (José Garcia) pour écrire le scénario du prochain film de Léonore. Un réalisateur célèbre (Grégoire Ludig) est derrière la caméra. Il est amoureux du principal acteur masculin (Vincent Dedienne), lui aussi homosexuel mais condamné par les gazettes à accréditer la rumeur d’une idylle avec Léonore.