Iman vient d’obtenir une promotion dans l’appareil répressif iranien. Ce mari aimant, ce père dévoué va pouvoir offrir à sa femme Najmeh et à ses deux filles, l’aînée Rezvan étudiante et la cadette Sana encore lycéenne, de meilleures conditions de vie. Mais sa promotion fait désormais peser sur sa famille des obligations supplémentaires. Elle se doit d’être irréprochable alors que la mort brutale de Mahsa Amini, après son arrestation par la « police de la moralité » pour port du voile inapproprié jette la population iranienne à la rue au cri de « Femme, Vie, Liberté ».
Il est fréquent de filmer les dictatures du point de vue de ceux qu’elle opprime (Le Cercle rouge, La Jeune Fille et la Mort…) ou bien de celui de citoyens ordinaires insidieusement impactés par le cours des choses (Une journée particulière, L’Histoire officielle, Au revoir les enfants…). Il l’est moins d’embrasser le point de vue des oppresseurs, même si La Zone d’intérêt vient d’en donner un exemple magistral et glaçant.
Mohammad Rasoulof l’avait déjà fait dans le premier volet de Le diable n’existe pas, qui avait pour personnage principal un homme ordinaire dont on apprenait à la toute dernière image, inoubliable, qu’il officiait comme bourreau à la prison centrale de Téhéran. Son héros dans Les Graines… est un homme ordinaire, pas foncièrement antipathique, qui travaille comme enquêteur au ministère de la justice. Son travail est d’interroger les détenus et, si je l’ai bien compris, de requérir contre eux une peine. Et l’objet du film est de montrer comment cet homme peine à assumer ses fonctions face à sa famille qui les réprouve et dans une société en ébullition sur le point d’exploser contre cet ordre étouffant.
Déjà réalisateur de plusieurs films (Le diable n’existe pas, Un homme intègre) qui jouaient avec les limites de ce que la censure iranienne était capable d’accepter, Mohammad Rasoulof a tourné ce film en les transgressant sciemment. Il filme des femmes en cheveux. Plus grave : il entrecoupe son récit de videos diffusées sur les réseaux sociaux qui attestent des violences policières commises contre les manifestantes du mouvement « Femme, Vie, Liberté » Après avoir été emprisonné à plusieurs reprises, il quitte définitivement l’Iran à l’annonce d’une nouvelle condamnation à huit ans de prison en mai 2024 et s’exile en Allemagne.
Ce courage admirable est à lui seul digne d’éloges. Les réalisateurs qui ont accepté de risquer leur vie pour leur art sont suffisamment rares pour mériter notre respect. Cet engagement y est pour beaucoup dans ma critique élogieuse comme il explique sans doute en large partie le Prix spécial du jury qui lui a été décerné à Cannes. Mais il ne suffit pas. Un réalisateur courageux, aussi admirable soit-il n’est pas ipso facto un bon réalisateur.
Or Les Graines… est un grand film. Sa durée – 2h46 – peut intimider. Pourtant elle est supportable et surtout nécessaire au déroulement d’un récit qui, après un long huis clos dans l’appartement familial à Téhéran, prend le large pour une petite bourgade isolée à la campagne où le film dans son dernier quart prend des allures de thriller sinon de western.
Les Graines… est un grand film car l’histoire qu’il raconte est complexe et pleine de rebondissements, qui fait notamment intervenir une amie de Rezvan, éborgnée par la police, et où l’arme de service d’Iman mystérieusement disparue va jouer un rôle central. Les Graines… est un grand film parce que ses personnages ne sont pas monolithiques. Iman n’est pas seulement un bureaucrate, complice borné de la cruauté du régime. Najmeh n’est pas seulement une épouse aimante, aveuglément dévouée à son mari. Leurs deux filles ne se réduisent pas à la caricature d’une jeunesse remuante qui étouffe sous la chape de plomb imposée par le régime. Comme chez Renoir, les personnages sont complexes et chacun a ses raisons.
Les Graines... est un film qui nous élève. Il faut aller le voir. Pour rendre hommage au peuple iranien opprimé, au courage de ses manifestantes et de ses réalisateurs qui défient la censure. Mais il faut aller le voir surtout pour une raison simple : Les Graines… est un…..
Convaincu de l’innocence de son client, maître Jean Monier (Daniel Auteuil) accepte de défendre Nicolas Milik (Grégory Gadebois) accusé d’avoir assassiné sa femme. Après trois ans d’instruction, le procès commence….
Trois femmes travaillent ensemble à l’hôpital et vivent des amours empêchées. Le mari de Prabha est parti travailler en Allemagne et n’a plus donné signe de vie depuis un an. Celui de Parvaty vient de mourir, la laissant sans domicile. La jeune Anu, elle, n’est pas mariée. Elle entretient une relation clandestine avec un jeune homme, Shiaz, malgré leur différence de religion.
Amina, Djeneba et Zineb sont trois collégiennes inséparables malgré leurs différences. Amina est issue d’un milieu aisé qui accepte avec réticence ses fréquentations. Djeneba se rêve influenceuse. Zineb est harcelée par Zakaria, un ami de son frère. Les trois filles réussissent à piéger le garçon trop entreprenant. Mais la mise en ligne de leur vidéo met leur amitié en péril.
Le Carrosse d’or : Une troupe de comédiens sans le sou débarque dans une colonie espagnole d’Amérique latine au XVIIIème siècle pour s’y produire. Camilla (Anna Magnani), l’interprète de Colombine, a plusieurs courtisans. Le premier, rencontré durant la traversée, est un bel officier espagnol. Le deuxième est Ramon, le célèbre toreador, venu l’applaudir lors de la première représentation donnée par la troupe. Le troisième et non des moindres est le vice-roi en personne qui décide sur une foucade de lui offrir le carrosse d’or qui vient de lui être livré.
L’action de Ni chaînes ni maîtres se déroule dans l’Isle de France, l’actuelle Île-Maurice en 1759. Eugène Larcenet (Benoît Magimel) y cultive avec son fils (Felix Lefebvre) la canne à sucre. Il emploie une colonie d’esclaves. Massamba alias Ciceron (Ibrahima Mbaye), un Wolof originaire du Sénégal, lui fait office de contremaître. Massamba rêve d’émancipation pour sa fille qui, elle, n’aspire qu’à s’enfuir vers une terre mythique où la légende raconte que les esclaves y sont affranchis. Lorsqu’elle réussit à prendre la fuite, Madame La Victoire (Camille Cottin), une chasseuse d’esclaves redoutable, se lance à sa poursuite. Pour protéger sa fille, Massamba n’a d’autre ressource que de s’enfuir à son tour pour devenir un « marron ».
Charles Swann (Jeremy Irons) est un dandy parisien. Il fréquente régulièrement le salon du duc (Jacques Boudet) et de la duchesse (Fanny Ardant) de Guermantes, dont le frère, le baron de Charlus (Alain Delon) est l’un de ses plus proches amis. Charles Swann s’est amouraché d’une demi-mondaine, Odette de Crécy (Ornella Mutti), au passé sulfureux, dont la fréquentation pourrait l’obliger à se couper de son monde. Profondément épris, Swann, affligé d’une jalousie maladive, ne supporte pas la liberté d’Odette et ses fréquentations, notamment avec les Verdurin.
Barberie Bichette (Agnès Jaoui), la cinquantaine bien (ou plutôt mal) entamée. Elle est poète, mais gâche son talent dans une agence de communication. Elle a connu de grandes histoires d’amour mais vit désormais séparée. Elle a eu deux enfants, Rose et Junior, mais ils ont quitté le nid et l’ont laissée seule.
Un an après les attentats contre le World Trade Center, trois jeunes Suisses visitent l’Afghanistan.