À l’hôpital Beaujon, à Clichy-sur-Seine, où son père était hospitalisé, le documentariste Nicolas Peduzzi (Southern Belle, Ghost Story) a rencontré par hasard le docteur Jamal Abdel-Kader. Psychiatre mobile d’un hôpital qui n’a plus de service de psychiatrie, ce docteur d’origine syrienne est appelé par ses collègues d’autres services pour faire face aux cas psychiatriques les plus graves qui se posent à eux. Le documentariste a mis ses pas dans ceux de ce jeune médecin idéaliste dont la profession et le temps qu’il souhaite accorder à chacun de ses patients s’accommodent mal des cadences démentielles de l’hôpital public.
Des documentaires, des fictions, et même des séries sur l’hôpital, on en a vu treize à la douzaine, avec son lot de services débordés, de malades incontrôlables et de soignants dévoués : pas plus tard que le mois dernier Madame Hofmann et les deux derniers volets de la trilogie de Nicolas Philibert commencée par Sur l’Adamant, Notre corps de Claire Simon, la formidable série Hippocrate avec la non moins formidable Louise Bourgoin et le film éponyme tourné quelques années plus tôt par le même Thomas Lilti, H6 à Shanghai, La Fracture de Catherine Corsini, Voir le jour avec Sandrine Bonnaire qui se déroulait dans un service de maternité, Patients de Grand Corps Malade, Pupille, un film quatre étoiles, De chaque instant, le documentaire de Nicolas Philibert sur la formation de jeunes infirmières, Premières urgences dans un service d’urgences d’un hôpital public du 9.3, Sage-Femmes, etc.
État limite vient s’ajouter à cette liste déjà bien longue. J’ai posé la question à son réalisateur pendant le débat qui a suivi sa projection, en lui jurant qu’elle n’était pas fielleuse. Pourquoi aller voir votre film plutôt qu’un autre de cette longue liste qui en compte d’excellents ? Sa productrice et lui m’ont répondu que tous les grands sujets – l’amour, la vie, la mort – avaient été déjà traités au cinéma et que s’il fallait s’interdire de les traiter à nouveau, on ne tournerait plus aucun film. Ils ont souligné que si les films sur l’hôpital étaient nombreux, le portrait d’un psychiatre d’un hôpital public était lui inédit. Ils auraient pu me rétorquer que le public n’a peut-être pas vu les films que je venais d’énumérer et trouverait de l’intérêt à celui-ci indépendamment des autres.
J’aurais voulu leur poser une autre question. À quoi tient l’intérêt que voue le cinéma depuis quelques années au monde hospitalier ? Certes le cinéma s’était intéressé à l’hôpital avant les années 2000 – même si je peinerais à citer plusieurs films qui s’y déroulent sinon Vol au-dessus dun nid de coucou. À quoi doit-on la multiplication de films qui s’y déroulent. Est-ce en raison du potentiel cinématographique de ce lieu clos ? est-ce parce que s’y jouent des enjeux éthiques ? parce que s’y trouve un concentré de société ?

Mehran Tamadon a été, comme beaucoup d’Iraniens de sa génération, contraint à l’exil. En 1984, encore adolescent, il s’installe en France avec sa famille, fait des études d’architecture et devient finalement documentariste. Il retourne souvent en Iran et essaie d’y rencontrer ses « pires ennemis » pour nouer avec eux un impossible dialogue. Il en tire deux documentaires, en 2009 et en 2014, Bassidji et Iranien, remarquables d’intelligence. Son désir inentamé de dialoguer avec l’autre, sinon pour le rallier à sa cause, à tout le moins pour interroger la part inaliénable de conscience qu’il possède, a fait naître le soupçon dans la diaspora iranienne indéfectiblement hostile au régime de Téhéran de complaisance sinon de complicité.
Zé a dix-sept ans. Élève modèle de son lycée, il accepte parfois d’enfiler le costume traditionnel de chaman et de se faire le porte-parole des esprits pour porter secours aux proches qui le sollicitent. Mais lorsqu’il tombe amoureux de Maralaa, il sent ses dons divinatoires l’abandonner. Entre son amour et sa vocation, il devra choisir.
C’est l’histoire d’un couple passionnément aimant. Lui, Augusto
Claus Drexel a sillonné la France, de la Corse à l’Alsace en passant par les Alpes, Paris, la Bretagne et le Béarn, pour aller y interviewer des « vieux ». Les plus jeunes sont octogénaires, les plus âgés ont dépassé le siècle. Seules ou en couple, à leur domicile ou en Ehpad, ces personnes (très) âgées portent sur leur vie un regard plein de philosophie et d’humanité.
Patpro et son oncle Hỳjnõ vivent au cœur de la jungle amazonienne. Ils effectuent ensemble un voyage à Brasilia, Patpro pour y participer à une manifestation des peuples indigènes contre la politique du gouvernement Bolsonaro, Hỳjnõ pour y désenvoûter la fille de Patpro, que des mauvais rêves assaillent.
Rochebrune est une petite ville ardennaise frappée par la crise. Johnny (Pierre Lottin) a pris la tête des manifestants qui protestent contre la fermeture des forges. Il disparaît après le braquage d’un transport de fonds, la mort d’un des convoyeurs et le vol de plusieurs millions. Anna Werner (Léa Drucker), capitaine de gendarmerie à la SR de Reims, est chargée de l’enquête. C’est pour elle un retour dans la ville de son enfance. La disparition de Johnny provoque aussi le retour inopiné à Rochebrune de Paul (Bastien Bouillon, la révélation de
Dans les années 1860, dans l’Ouest américain, Vivienne le Coudy (Vicky Krieps), une jeune fleuriste élevée au Canada francophone, repousse les avances d’un jeune homme de bonne famille pour suivre au fin fond du Nevada Holger Olsen (Viggo Mortensen), un immigré danois taiseux. Le couple, malgré ses différences, est uni par un lien puissant que mettra à l’épreuve le départ d’Olsen pour la guerre.
Sandrine (Charlotte Gainsbourg) et Christophe Leroy (José Garcia) forment un couple uni depuis une vingtaine d’années. Ils ont deux enfants, Bastien et Loreleï. Mais les défauts de Christophe sont venus à bout de l’amour de Sandrine qui décide de divorcer. Refusant l’éclatement de sa famille, Christophe souhaite emmener sa femme et ses enfants pour un week-end de la dernière chance.
Max, Vivian et Tom sont inséparables. Elèves en classe de quatrième, ils vivent dans une petite ville des Ardennes frappée par la désindustrialisation. Pollux, la grande entreprise locale, est au bord de la faillite. La mère de Max (Emmanuel Bercot) y a travaillé avant d’en être licenciée ; celle de Vivian, syndicaliste, y mène une résistance qu’on sait perdue d’avance ; les parents de Tom en revanche sont d’un milieu plus aisé. Les trois amis économisent pour pouvoir partir ensemble en voyage scolaire. Mais leur solidarité sera mise à rude épreuve par la libération conditionnelle de Seb (Raphaël Quenard), le frère aîné de Max, perdu par ses mauvaises fréquentations et les embrouilles dans lesquelles il est sans cesse englué.