En octobre 2006, lorsqu’il présente aux cadres de France Telecom le plan NExT, le PDG Didier Lombard se targue d’inciter au départ « par la fenêtre ou par la porte » 22 000 salariés de son entreprise. Cette formule obscène – comme celle qu’il utilisera quelques années plus tard parlant de « mode » du suicide – lui est revenue en boomerang lors du procès qui lui est intenté.
Filmé à l’initiative d’un collectif de salariés et de syndicalistes de France Telecom, Par la fenêtre ou par la porte raconte la privatisation de ce fleuron du service public, le management toxique mis en place par sa direction pour booster son cours en bourse et la longue course d’obstacles qui a enfin conduit à la condamnation de ses dirigeants, en décembre 2019 en première instance et en septembre 2022 en appel, et à la reconnaissance par la jurisprudence d’une catégorie juridique nouvelle, le harcèlement moral institutionnel.
Ce documentaire au format très classique a les défauts de ses qualités. Il survole un peu vite les sujets qu’il traite qui auraient chacun mérité des développements plus substantiels. On aurait aimé mieux connaître le long processus qui, depuis les 80ies, a mené à la privatisation de France Telecom, ralentie par la gauche, accélérée par la droite, mais au final validée par tous. Le diktat européen en est l’explication un peu courte. Si nombre de services publics ont été privatisés, c’est sans doute qu’il y avait de bonnes raisons de le faire : meilleure qualité du service ? baisse des prix pour l’usager ? liberté de choisir entre plusieurs offres ? L’explication consistant à en imputer la seule responsabilité à des capitalistes âpres au gain ou à des eurocrates en mal d’imperium peut sembler sommaire sinon complotiste.
On aurait aimé mieux connaître aussi les années Lombard, les mesures prises pour moderniser France Telecom et réduire sa masse salariale, leurs raisons d’être. Là encore, la diabolisation d’un patronat sans âme ni cœur, uniquement obsédé par le cours de la Bourse et par le montant des dividendes, semble un peu courte.
Et enfin – mais c’est peut-être le juriste qui s’exprime plus que le critique de cinéma – on aurait aimé en savoir plus sur l’interminable instruction, sur les procès, devant le tribunal judiciaire puis devant la cour d’appel (en attendant celui qui aura lieu devant la Cour de cassation puisque Didier Lombard s’est pourvu contre l’arrêt de décembre 2022) et sur les motifs qui ont présidé à cette avancée jurisprudentielle qui aura permis de consacrer la notion de harcèlement moral institutionnel.
Finalement, ces trois reproches se résument à un seul : ne pas avoir donné la parole à la défense. Il ne s’agit pas ici de minimiser les fautes voire les crimes dont la direction de France Telecom s’est rendue coupable ainsi d’ailleurs que la Justice en a jugé, mais bien d’avoir sur ces fautes et sur ces crimes indiscutables une vision plus équilibrée que celle, nécessairement partisane, des salariés et des syndicats.

Viver Mal et Mal Viver sont, comme leurs titres et leurs affiches l’annoncent, deux films construits en miroir l’un de l’autre. Ils sont tous les deux tournés au même endroit – un hôtel familial qui connut jadis des jours meilleurs – l’espace de deux ou trois jours. Ils racontent tous deux la même histoire envisagée de deux points de vue : Viver Mal s’intéresse aux trois groupes de clients de l’hôtel tandis que Mal Viver se focalise sur la propriétaire et sa famille.
Dans un futur proche, de plus en plus aseptisé, où la Nature a reculé au profit de technologies qui garantissent le bien-être et la santé, Alvy et Rachel veulent un enfant. Mais ils ne le veulent pas de la même façon. Alvy, un botaniste, viscéralement nostalgique d’une époque où la Nature dictait sa loi, voudrait le concevoir naturellement. Mais Rachel, working girl très impliquée dans son travail, le convainc d’utiliser une technologie révolutionnaire : une gestation extra-utérine dans un « pod » qui, tout en assurant au fœtus des conditions optimales de gestation, évite à la mère les désagréments de la grossesse.
Depuis que la guerre a éclaté en Ukraine, Maciek Hamela a bénévolement parcouru des dizaines de milliers de kilomètres à bord de son van pour transporter des réfugiés et les aider à quitter les zones de combat. Ce Polonais, formé en France, réalisateur de plusieurs documentaires, a décidé de poser une caméra sur le tableau de bord de sa voiture et de filmer ses passagers pas comme les autres.
Aline Ruby, détective privée, aidée de Carlo Rivera, un fidèle robot androïde, travaille pour le compte d’un riche magnat de l’informatique. Après une mission sur Terre où il a appréhendé une hackeuse, le duo est lancé sur les traces d’une étudiante en cybernétique mystérieusement disparue.

Napoléon Bonaparte (1769-1821) est peut-être le personnage le plus célèbre de l’Histoire de France, celui sur lequel le plus de livres ont été écrits et le plus de films tournés. Ridley Scott, un des derniers nababs hollywoodiens, qui aime à se frotter à des personnages épiques (Moïse, Commode, déjà interprété en 2000 par Joaquin Phoenix, Colomb, les Gucci…), a le cran de marcher sur les brisées d’Abel Gance et de Stanley Kubrick.
Rémy (Lazare Gousseau) et Sandra (Lucie Debay) cherchent sans succès à avoir un enfant ensemble. Un médecin un peu perché leur diagnostique une maladie rare, le syndrome des amours passées, et leur prescrit une thérapie radicale : pour enfanter, Rémy et Sandra doivent refaire l’amour avec tous leurs ex. S’il accepte sans barguigner de se plier à cet étonnant protocole, le couple est vite confronté à un problème perturbant : Rémy n’a guère eu que trois relations, Sandra au contraire en a accumulé plus d’une vingtaine.
Ricardo Cavallo est un peintre argentin né en Argentine en 1954, installé en France depuis 1976. Il peint sur sa boîte à pouce de minuscules compositions qui, assemblées, composent d’immenses paysages, urbains ou naturels.
Dans un lieu anonyme, à une époque inconnue – mais que certains signes (l’hélicoptère de l’antépénultième plan) peuvent laisser penser être contemporaine – l’arrivée dans une petite ville sans histoire d’une attraction foraine sème le chaos. Un jeune postier, Janos Valuska, est le témoin impuissant de l’hystérie qui gagne les habitants.