Mon nom est Personne (1973) ★★☆☆

Jack Beauregard (Henry Fonda) est un cowboy vieillissant qui aspire à aller finir ses jours en Europe après s’être acquitté d’une dernière mission : venger la mort de son frère. Personne (Terence Hill) est un jeune pistolero éperdu d’admiration pour son aîné, qui essaie de le convaincre d’accomplir un dernier exploit avant de tirer sa révérence : affronter la Horde sauvage, une bande de cent-cinq gangsters sans visage qui sèment la terreur dans la région.

Mon nom est Personne est peut-être le western-spaghetti le plus connu. Il fit un triomphe à sa sortie en salles fin 1973, en Italie et plus encore en France où il draina près de cinq millions de spectateurs en salles pendant plus de sept années d’exploitation ininterrompue.

Mon nom est Personne est l’oeuvre de Sergio Leone, même si c’est le nom de Tonino Valerii, l’un de ses collaborateurs à qui il avait délégué la réalisation, qui est crédité au générique. C’est un hommage revendiqué au western, qui ne verse pas dans la parodie, comme le western spaghetti en avait pris l’habitude (On l’appelle Trinita), mais n’en conserve pas moins un penchant avéré pour la comédie sinon la bouffonnerie.

Mon nom est Personne est truffé de références, notamment à la « trilogie du dollar » que Leone avait lui-même tourné quelques années plus tôt et qui lui avait valu la gloire :  Pour une poignée de dollars (1964), Et pour quelques dollars de plus (1965) et Le Bon, la Brute et le Truand (1966). Henry Fonda, la soixantaine grisonnante mais toujours ingambe, y tient avec le jeune Terence Hill – de son vrai nom Mario Girotti – le haut de l’affiche. Son doublage en italien dans la v.o. est assez déroutant.
Le succès du film doit beaucoup à la musique de Enio Morricone qui est devenue immédiatement iconique. La B.O. du film, d’une incroyable richesse, fourmille de références : elle reprend des phrases de La Horde sauvage ou de Il était une fois dans l’Ouest.

Remastérisé en 4K, Mon nom est Personne est ressorti dans quelques salles parisiennes d’art et d’essai fin 2023. Il y a attiré un public nombreux de nostalgiques, qui avaient vu le film plus jeunes, au cinéma ou à la télévision, et de néophytes, curieux de sa célébrité. A-t-il bien ou mal vieilli ? Certains effets visuels, certains gags ne passent plus la rampe. L’humour et la façon dont il s’exprime ont changé depuis cinquante ans. Mon nom est Personne fait moins rire le vieux monsieur de cinquante ans que je suis devenu que l’enfant bon public que j’étais au début des années 80. Reste l’effet madeleine-de-Proust : l’impression de retrouver des sensations et une époque oubliées.

La bande-annonce

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