Elise (Marion Barbeau) a vingt-six ans. Elle est danseuse étoile dans une grande compagnie. Elle se blesse gravement lors de la première de La Bayadère. Sa convalescence sera longue ; peut-être même devra-t-elle renoncer à la danse. Cet arrêt impromptu oblige Elise – dont le fiancé vient de la quitter – à une douloureuse introspection. Elle peut s’appuyer sur son kinésithérapeuthe (François Civil), qui l’aime secrètement. Son père (Denid Podalydès), en revanche, est plus maladroit avec elle et peine à lui exprimer ses sentiments.
Pour chasser l’ennui, Elise trouve à s’employer auprès de Loïc (Pio Marmaï) et Sabrina (Souheila Yacoub), un couple de restaurateurs qui travaille dans une résidence d’artistes, sur la côte armorique, tenue par Josiane (Muriel Robin). C’est là qu’Elise retrouve par hasard le chorégraphe israélien Hofesh Shechter et sa troupe.
J’ai pour le cinéma de Cédric Klapisch les yeux de Chimène. J’ai grandi avec lui depuis Le Péril jeune et Un air de famille. J’ai applaudi comme des millions de spectateurs au succès de L’Auberge espagnole. Je lui trouve un talent unique pour comprendre et restituer, avec humour et finesse, les états d’âme de ma génération, qui entra dans l’âge adulte dans les années 90, avant Internet et Meetic, avec Erasmus et le 3615.
Certes Cédric Klapisch a vieilli. Il a dépassé les soixante ans. Ses derniers films, Ce qui nous lie et Deux moi, ne sont pas totalement convaincants, même si je les ai défendus avec une fidélité inaltérable. Mais, on retrouve dans En corps la justesse de son regard.
On la retrouve dans la façon dont il campe son héroïne brutalement confrontée à l’obligation de s’inventer une seconde vie. On le retrouve dans la relation qu’elle entretient avec son père, interprété à la perfection (comment en aurait-il pu être autrement ?) par le toujours parfait Denis Podalydès. On la retrouve aussi dans le soin qu’il porte aux seconds rôles. Il les a confiés à des acteurs qu’il connaît bien : François Civil (dont la ressemblance avec Romain Duris que Klapisch avait lancé m’a toujours frappé) interprète un kiné un peu branque, secrètement amoureux d’Elise. Pio Marmaï joue un cuisinier obsessionnel qui forme avec la volcanique Souheila Yacoub (Entre les vagues, De bas étage, Climax) un couple détonnant.
Mais si En corps m’a tant séduit, c’est pour un motif très personnel. Son vrai sujet est la danse contemporaine qui est ma passion secrète, une passion dont, bizarrement, je suis incapable de parler. Je suis un fan de la première heure du Théâtre de la Ville et de sa programmation éclectique. J’ai biberonné aux spectacles de Pina Bausch, de Maguy Marin, de Wim Vandekeybus, de Jan Fabre, de Ohad Naharin et bien sûr de Hofesh Schechter. Je ne pouvais par conséquent qu’être enthousiasmé par cette histoire qui raconte de l’intérieur la préparation d’un spectacle – comme je l’ai été l’an dernier par Indes galantes.
C’est l’histoire, à la fois banale et extraordinaire, d’une famille pauvre égyptienne. Le père est ouvrier dans une usine et y occupe un logement, exigu et insalubre. La mère veille sur ses trois enfants en bas âge. Pour l’anniversaire de l’aîné, un prestidigitateur incompétent rate son tour de magie, fait disparaître le père et le transforme… en gallinacé. La mère signale sans succès la disparition de son époux à la police et sollicite même un marabout et un vétérinaire. Se résignant à son sort, elle tente tant bien que mal de prendre les rênes du foyer et de faire face aux créanciers qui l’assaillent.
Fernand Iveton (Vincent Lacoste) est un militant communiste indépendantiste guillotiné en 1957 pour avoir fomenté un attentat à Gaz d’Algérie qui l’employait comme ouvrier tourneur.
Emmanuel Gras, documentariste déjà salué pour Bovines, 300 hommes et
Dix ans après Nous, Princesses de Clèves, le documentariste Régis Sauder (
Le jeune Moïse a été recueilli, tout bébé, sur une plage mahoraise par une jeune infirmière (Céline Salette) venue secourir des immigrés clandestins débarqués d’un kwassa-kwassa, ces pirogues venues des Comores. Il a grandi dans l’amour de cette mère aimante jusqu’à son décès brutal qui le jette à la rue. Une bande de jeunes du bidonville de Gaza le prend sous sa coupe. Elle est dirigée par Bruce, un adolescent analphabète, drogué et violent.
Après avoir assassiné et décapité un jeune enfant de douze ans, le 1er septembre 1905, dans un petit village du Cantal, Bruno Reidal se livre à la police. L’adolescent âgé de dix-sept ans à peine subit un expertise médicale par un collège de médecins pour apprécier son irresponsabilité. Il rédige à leur intention un témoignage écrit de sa vie depuis la prime enfance. C’est en suivant à la lettre ce témoignage que le réalisateur Vincent Le Port reconstitue la vie du jeune assassin.
Philippe (Bouli Lanners) est un Belge mutique, qui a trouvé à s’employer dans une ferme isolée sur l’île de Lewis à l’extrême nord de l’Ecosse. Victime d’un AVC, hospitalisé en urgence sur le continent, il quitte l’hôpital d’Inverness amnésique. Millie (Michelle Fairley) prend soin de lui à son retour dans sa maison.
Monique Pinçon-Charlot et son mari Michel Pinçon sont deux anciens directeurs de recherche au CNRS qui ont consacré leurs vies et leurs livres, rédigés à quatre mains, à l’étude de la haute bourgeoisie et des élites. Depuis leurs départs à la retraite, leurs écrits se sont faits de plus en plus militants. Le Président des riches, une enquête sur « l’oligarchie » dans la France de Nicolas Sarkozy les a fait connaître en 2010 du grand public.
Nous nous souvenons tous du feu qui ravagea, le lundi 15 avril 2019, la charpente de Notre-Dame de Paris, provoqua l’écroulement de sa flèche et menaça ses deux tours.