De nos frères blessés ★☆☆☆

Fernand Iveton (Vincent Lacoste) est un militant communiste indépendantiste guillotiné en 1957 pour avoir fomenté un attentat à Gaz d’Algérie qui l’employait comme ouvrier tourneur.
De nos frères blessés est l’adaptation à l’écran du livre éponyme de Joseph Andras, Goncourt 2016 du premier roman.

La figure de Fernand Iveton, le seul Européen parmi les 198 prisonniers politiques guillotinés de la guerre d’Algérie, est méconnue. Elle a été éclipsée par celle de Maurice Audin, ce jeune professeur de mathématiques arrêté après la bataille d’Alger pour ses sympathies communistes et probablement torturé à mort par les parachutistes de Massu.

Le film de Hélier Cisterne lui rend hommage en décrivant la lutte qu’il mène avec ses frères algériens injustement brimés par un régime colonialiste qui leur interdit le droit à l’autodétermination, son arrestation, sa torture et le procès inique qui lui est intenté par une cour militaire qui le condamne à la peine capitale.

Le handicap paradoxal de ce film est d’être interprété par un couple de stars qui écrasent de leurs talents un scénario par ailleurs un peu faiblard et qui, surtout, le font glisser vers une direction inattendue. Les scènes les plus réussies du film sont en effet celles, bucoliques et légères, où le couple s’aime : près de Paris, en bord de Marne, où Hélène, une réfugiée politique polonaise, rencontre Fernand, puis à Alger, sur la plage où elle l’a suivi avec son fils que Fernand a adopté.

Le charme et la fraîcheur de Vicky Krieps (Bergman Island, Old, Serre moi fort…) y est pour beaucoup. Quant à Vincent Lacoste, récemment légitimé par son César pour Illusions perdues, sa silhouette d’adolescent dégingandé m’empêche toujours de le prendre tout à fait au sérieux dans un rôle tragique. Je le trouve beaucoup plus convaincant dans ses scènes de marivaudage avec Vicky Krieps que dans les scènes de procès ou de prison.

De nos frères blessés nous rend attachant ce couple amoureux mais peine, par la faute de sa reconstitution trop figée, à restituer la violence politique de l’époque alors que c’est son objectif affiché.

La bande-annonce

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