Philippe Lemesle (Vincent Lindon) est un quinquagénaire fatigué qui tente vaillamment de soigner sa forme physique en enchaînant les runnings en salle de sport. Le couple harmonieux qu’il formait avec Anne (Sandrine Kiberlain) son épouse, qui lui avait sacrifié sa vie professionnelle pour élever leurs deux enfants, est en train d’exploser. Leur fille aînée a quitté le nid familial pour l’autre rive de l’Atlantique. Leur fils cadet (Anthony Bajon), victime d’un burn-out pendant ses études, doit être interné en HP.
Philippe Lemesle dirige en province une usine récemment rachetée par un grand groupe américain qui exige de sa filière française un nouveau plan social. Il se refuse à procéder à des licenciements massifs et tente de persuader Claire Bonnet-Guérin (Marie Drucker), la directrice France, qu’une autre solution serait possible.
Stéphane Brizé clôt une trilogie consacrée au monde du travail, dont, dit-il, il n’avait pas en tête l’architecture générale avant de la réaliser. Vincent Lindon, son acteur fétiche, avec qui il avait déjà tourné Mademoiselle Chambon en 2009, un sommet de délicatesse, et surtout Quelques heures de printemps en 2012 dont je redirai au risque de me répéter qu’il est l’un des films les plus bouleversants que j’aie jamais vu, interprétait dans La Loi du marché en 2015 un chômeur de longue durée réduit à accepter un poste de vigile de supermarché. Son rôle lui valait début 2016 le prix d’interprétation masculine à Cannes et le César du meilleur acteur.
Rebelote en 2018 avec En guerre où il jouait cette fois ci un syndicaliste agenais en colère. Pas de prix à Cannes ni aux Césars… mais quatre étoiles sur mon blog – ce qui constitue probablement pour Stéphane Brizé et Vincent Lindon la plus belle des récompenses !
Dix de der avec Un autre monde où, cette fois-ci, Vincent Lindon passe (on le voit chaque matin la nouer soigneusement) la cravate du « patron ». Un rôle contre-intuitif et casse-gueule qui le range a priori non plus du côté des dominés mais des dominants.
Tout l’art de Stéphane Brizé est de montrer que, dans le système capitaliste, les dominants sont toujours les dominés d’un plus haut qu’eux. Lemesle est sous les ordres de Monnet-Guérin, la directrice France, qui elle-même obéit à « monsieur » Cooper, le directeur d’Elsonn aux Etats-Unis, qui lui-même est sous la coupe de…. Wall Street.
La phrase qui précède fera lever un sourcil sceptique ou bouillir de rage mes amis de droite. Ils imagineront, non sans raison, que Un autre monde est une charge anticapitaliste calibrée pour les lecteurs de Libération, prompts à s’insurger contre la férocité d’un système déshumanisant.
Ils ne se tromperont qu’à moitié. Stéphane Brizé comme Vincent Lindon ne cachent pas leur hostilité au système socio-économique dans lequel nous vivons. Pourtant, le film qu’ils co-produisent ne se réduit pas à un pamphlet politique.
Son affiche, où Sandrine Kiberlain tient la part égale avec Vincent Lindon, et sa bande-annonce pourraient nous faire croire qu’il a pour thème central le divorce d’un cadre. Il n’en est rien. Le sujet du film, comme dans La Loi du marché et dans En guerre, est ailleurs : la vie qui se brise d’un quinquagénaire face au dilemme moral que lui pose son travail.
Et c’est dans le traitement de ce sujet que la maîtrise de Stéphane Brizé éclate. Tout est parfait dans Un autre monde (sauf peut-être son titre téléphoné) : les cadres serrés qui rendent certaines réunions irrespirables, la musique omniprésente et pourtant si discrète de Camille Rocailleux, le scénario qui ne ménage aucun temps mort et, bien entendu, le jeu à fleur de peau de Vincent Lindon qui, s’il ne l’avait pas déjà eu il y a six ans pour La Loi du marché, mériterait amplement de décrocher une seconde fois le César du meilleur acteur.
À l’occasion du quarantième anniversaire de l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand en mai 1981, le bédéiste Mathieu Sapin (sans lien de parenté avec l’ancien ministre socialiste) décroche de Libération une commande : raconter ces quarante années de socialisme. Son ami, le réalisateur Jean-Pierre Pozzi, le filme dans les rendez-vous qu’il prend avec quelques grands témoins pour lui raconter cette histoire.
Ida a neuf ans, une grande sœur autiste et deux parents aimants qui veillent à donner à chacune de leurs filles l’attention qu’elles exigent. Ida et sa famille profitent de l’été nordique pour déménager. Ils s’installent dans une barre HLM où Ida espère se faire de nouveaux amis. Elle rencontre bientôt Ben, un garçonnet qui lui dit posséder des dons étonnants de télékinésie. Anna sa sœur se lie avec Aisha qui semble parvenir à communiquer avec elle par la pensée.
Max, huit ans, Léo, cinq ans, et leur mère quittent le Mexique pour les Etats-Unis. Sans ressources, sans amis pour les accueillir, ils s’installent à Albuquerque dans un appartement miteux loué par un couple de vieux chinois acariâtres. Pendant que leur mère va chercher du travail, Max et Leo restent seuls dans l’appartement avec l’interdiction d’en sortir.
Simon Doyle (Armie Hammer rattrapé depuis par de troublantes accusations de viol et de … cannibalisme) et sa richissime fiancée, Linnet Ridgeway (Gal Gadot dont le seul nom au générique suffit à faire interdire la sortie du film au Koweït) sont en lune de miel en Égypte. Ils ont affrété un luxueux bateau qui remonte le Nil d’Assouan à Abou Simbel. Ils ont rassemblé autour d’eux leurs amis les plus proches ainsi que le célèbre détective belge Hercule Poirot (Kenneth Branagh) rencontré par hasard au pied des Pyramides. La croisière semble commencer sous les meilleurs auspices ; mais le crime rode…
À quelques mois des élections municipales, Laurent Papot, un acteur parisien, arrive à Revin, une petite cité ardennaise frappée par la désindustrialisation. Il a été recruté par les deux réalisateurs de Municipale pour endosser le costume d’un candidat aux prochaines élections. Le documentaire qu’ils s’apprêtent à filmer sera l’occasion d’une plongée dans la vie politique en province et d’une radioscopie d’une cité en crise.
Gilles (Nahuel Perez Biscayart), le fils d’un rabbin anversois, est arrêté en France en 1942 alors qu’il tentait de quitter l’Europe. Il ne doit la vie sauve qu’à un réflexe désespéré : au moment d’être exécuté, il a brandi l’exemplaire d’un livre rare échangé à un autre prisonnier et a affirmé être persan. Il est aussitôt conduit dans un camp de concentration chez Klaus Koch, un officier nazi (Lars Eidinger) qui rêve d’ouvrir à Téhéran un restaurant après la guerre. En échange d’un poste en cuisine, Koch exige de Gilles qu’il lui apprenne le farsi. Comment diable le prisonnier réussira-t-il à enseigner à son bourreau une langue dont il ne connaît pas un traitre mot ?
Gérard (Darmon) se meurt d’un méchant cancer du poumon. Ses amis, Ary (Bittan) et Philippe (Lellouche), souhaitent adoucir ses derniers moments en lui offrant une ultime histoire d’amour. Ils contactent Sandrine (Bonnaire), la patronne d’une agence d’escorts qui, n’écoutant que son cœur, décide de s’atteler en personne à la tâche.
À la tête de l’OCRTIS, l’office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants, le commissaire Jacques Billard (Vincent Lindon) entend déployer une stratégie novatrice. Plutôt que de procéder à des saisies soi-disant record, sans effet de long terme sur les trafics, il entend pister les cargaisons, identifier tous les trafiquants et procéder à des interpellations massives pour décapiter les cartels.
Solange a treize ans et la vie banale des pré-adolescentes de son âge dans la France d’aujourd’hui. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si le couple, en apparence si solide, formé par ses parents n’était pas en train de se fracturer. Son frère aîné, Romain, prend la tangente et quitte le foyer pour poursuivre ses études à Madrid, laissant la petite Solange seule face à ses questionnements.