Luis est un jeune Nahua qui décide de rejoindre les rangs de l’armée pour donner une couverture médicale à sa mère et pour s’assurer un meilleur avenir. Formé à l’école des cadres, il y fait l’expérience amère d’un bizutage sadique.
Heroico nous vient du Mexique où il a fait scandale. C’est en effet une charge en règle contre l’armée mexicaine et la formation de ses cadets. Le sadisme mielleux du sergent-chef Sierra, qui prend sous sa protection le jeune Luis pour mieux le dominer, n’a rien à envier aux plus célèbres instructeurs du cinéma hollywoodien, de M.A.S.H. à Full Metal Jacket. Plus près de nous, dans l’espace et dans le temps, la mort d’un sous-lieutenant pendant un « bahutage » à Saint-Cyr avait fait scandale et avait inspiré Pour la France.
Heroico entend traiter plusieurs sujets de front. Le bizutage dans les armées n’est que le premier. La minorisation des populations amérindiennes au Mexique en est un autre. Les logiques de domination qui peuvent s’exercer sans limite dans des organisations hiérarchisées, le culte de la virilité combiné à une homosexualité toujours latente en sont encore d’autres. Le cinéma latino-américain s’est décidément fait une spécialité de filmer des mineurs défavorisés, marginalisés et emprisonnés, qu’il s’agisse des petits délinquants des rues de Bogota (Un Varón) ou des victimes chiliennes de pédocriminels (Blanquita).
Interdit aux moins de douze ans avec avertissement, Heroico est un film éprouvant. Dans l’ambiance oppressante des dortoirs, il enchaîne les scènes de torture, physique ou psychique, plus cauchemardesques les unes que les autres, au point qu’on finit par douter de la frontière entre le rêve et la réalité. Quelques rares permissions hors de l’école servent d’interlude qui nous montrent Luis dans son environnement familial.
Heroico a le défaut de devenir vite répétitif. Une fois introduit dans l’école des cadets et à ses bizutages sadiques, on a compris de quoi il en retourne. Les trois ou quatre plus proches camarades de Luis incarneront tour à tour les différentes façons de le subir et d’y réagir. La fin du film est ouverte et frustrante, comme si le réalisateur n’avait pas réussi à choisir entre les différentes options qui s’offraient à lui.
Yolande Zauberman est une réalisatrice chevronnée qui, depuis plus de trente ans a sillonné le monde pour touner des fictions et des documentaires. Sa toute première œuvre,
Sylvia (Jessica Chastain), la quarantaine, mène une vie réglée comme du papier à musique. Elle élève seule sa fille, travaille dans un centre d’accueil pour adultes handicapés, continue à fréquenter les AA et ferme à triple tour la porte blindée de son appartement pour se protéger d’on ne sait quelle menace. À l’occasion d’une réunion d’anciens élèves de son lycée, elle retrouve Saul (Peter Sarsgaard) qui est atteint d’une forme précoce de démence sénile et pense voir ressurgir les démons enfouis de son passé.
Le thème du roman autobiographique de Romain Gary publié en 1970 est bien connu. Il se déroule à la fin des années soixante à Los Angeles où Gary fut consul général. Il y vit désormais avec sa femme Jean Seberg et leur fils, Diego. Seberg (Kacey Rohl) délaisse sa carrière d’actrice pour la lutte politique aux côtés des Black Panthers pour l’égalité des droits et contre la discrimination raciale. Pendant ce temps Gary (Denis Ménochet) recueille un berger allemand conditionné à attaquer sauvagement les Noirs. Plutôt que de l’euthanasier, Gary décide de le rééduquer avec l’aide de Keys, un dresseur afro-américain (K. C. Collins).
Un PDG (Daniel Auteuil) confie à Justine, sa directrice de la communication (Sandrine Kiberlain,) une coquette somme d’argent pour qu’elle lui organise un week-end original avec une femme qu’il souhaite conquérir. Albin (Denis Podalydès), le mari de Justine, y voit le moyen de se faire de l’argent facile en sollicitant sa bande d’amis, aussi endettés que lui, pour entraîner le riche homme d’affaires et sa conquête dans une croisière fluviale.
La nuit de la Saint-Sylvestre 1999, alors que plane le spectre du bug de l’an 2000, des clients fortunés se pressent dans un palace des Alpes suisses : un milliardaire nonagénaire (John Cleese) fraîchement marié à une gironde donzelle, une ancienne star du porno (Luca Barbareschi), une marquise française encombrée d’un chihuahua diarrhéique (Fanny Ardant, dans le rôle de la marquise), un businessman américain (Mickey Rourke) tentant de corrompre son honnête comptable pour échapper au fisc, un chirurgien esthétique qui a tellement défiguré ses patientes qu’il peine à les reconnaître (Joaquim de Almeida), un trio d’oligarques russes que l’annonce de la démission de Boris Eltsine et de son remplacement par un bureaucrate inconnu inquiète vaguement, etc.
Pour Moon-Jung, la vie est une vallée de larmes. Chaque matin, après s’être levée, s’être lavée, elle se gifle silencieusement. Pour expier une faute qu’elle aurait commise ? Pour se donner le courage d’affronter une nouvelle journée ? Son fils est en prison et, s’il en sortira bientôt, refuse de revenir vivre avec elle. Son travail : assistante de vie auprès d’un couple de personnes âgées. Lui, un ancien professeur, est aveugle ; elle, atteinte de la maladie d’Alzheirmer, manifeste parfois de sombres accès de violence. Moon-Jung fréquente un groupe de parole dont l’une des membres va se rapprocher d’elle.
Après l’effondrement de la civilisation, la jeune Furiosa a grandi auprès des siens dans une oasis verte au milieu du désert. Elle en est brutalement arrachée par des motards à la solde de Dementus, un seigneur de guerre sanguinaire (Chris Hemsworth) qui capture et torture la mère de l’enfant. Dementus est en conflit avec un autre seigneur de guerre, Immortan Joe (Lachy Hulme), qui, aux termes d’un accord passé entre eux, prend possession de l’enfant. La jeune Furiosa, obsédée à l’idée de se venger de l’assassin de sa mère grandira dans la Citadelle, la place forte d’Immortan Joe. Devenue adulte, Furiosa (Anya Taylor-Joy) trouvera dans le Prétorien Jack (Tom Burke), l’intrépide conducteur des convois qui approvisionnent la citadelle, un allié pour mener à bien son projet.
Djibril et Camilla s’aiment d’un amour pur. Ils ont quatorze ans à peine quand Camilla tombe enceinte. Mais ils appartiennent à deux quartiers marseillais irréconciliables : Djibril est un Comorien des Sauterelles, Camilla une gitane des Grillons.
Chiara Mastroianni a beau avoir dépassé la cinquantaine et s’être fait un prénom, elle est encore et toujours renvoyée à son encombrante généalogie. Un beau jour, elle décide de franchir le pas et de se travestir : elle sera Marcello. Son entourage réagit différemment. Catherine Deneuve, sa mère, et Benjamin Biolay, son compagnon (le couple s’est en fait séparé en 2009), s’amusent de cette lubie ; au contraire Melvil Poupaud, son ancien petit ami, et Nicole Garcia qui s’apprête à la diriger dans son nouveau film, ne la comprennent pas et s’en irritent ; quant à Fabrice Luchini, qui sera son prochain partenaire au cinéma, il se fait une fête de devenir le meilleur ami de « Marcello ».