
La minuscule île d’Amrum, au large du Schleswig-Holstein, vit en avril 1945 les dernières heures du IIIe Reich. La majorité de la population accueille avec joie la fin du régime ; mais pour Hille, qui attend son quatrième enfant et dont le mari, idéologue nazi, est en captivité, c’est un monde qui s’écroule. Nanning, son fils aîné, regarde le monde des adultes et, pour faire plaisir à sa mère, se met en tête de lui trouver une tartine de pain blanc, de beurre et de miel.
Né en 1935, Hark Bohm, acteur fétiche de Fassbinder sous la direction duquel il tourna une dizaine de films, avait écrit ce scénario en partie autobiographique. Mais la maladie et la mort le rattrapèrent et c’est Fatih Akin, le réalisateur germano-turc de De l’autre côté et de Golden Glove, qui a pris les rênes du projet.
Présenté à Cannes, le film arrive sur les écrans précédé d’excellentes critiques. Une amie cinéphile au goût très sûr vient même d’en faire son film préféré de l’année. Aussi j’en attendais beaucoup, suspendant jusqu’au dernier jour de l’année la publication de mon Top 10 2025 dans l’espoir qu’il s’y glisse peut-être.
Je suis resté sur ma faim. Certes, les paysages sont magnifiques, filmés sous le soleil rasant de la fin de l’après-midi ; mais on les a déjà vus dans plusieurs films récents tels que La Leçon d’allemand, Paula ou Les Oubliés. Certes, Fatih Akin a poussé l’authenticité jusqu’à utiliser un dialecte frison quasiment tombé en désuétude. Certes le gamin qui joue le rôle de Nanning fait correctement son travail ; mais il ne réussit pas à faire oublier l’inoubliable héros du Tambour de Schlöndorff. Certes la chute du IIIe Reich met les personnages de cette histoire, ainsi des figures opposées de la mère de Naninnng et de la solide paysanne interprétée à contre-emploi par Diane Kruger, face à des choix cornéliens.
Mais le film choisit un fil – la quête par Nanning d’un peu de farine, de miel et de beurre pour faire un cadeau à sa mère qui relève de couches – trop ténu et trop simpliste. Ce prétexte est l’occasion pour Nanning de faire le tour de l’île et d’y faire plusieurs rencontres déterminantes. Le procédé devient vite répétitif et laborieux. L’ennui s’installe.





La Filmothèque du Quartier Latin programme une rétrospective Coppola. C’est l’occasion de revoir ses palmes d’or (Le Parrain, Apocalypse now) et de combler les trous de sa filmographie.

