Édouard Baer campe un cadre supérieur au chômage qui sombre lentement dans la dépression. Sa femme, Sandrine Kiberlain, porte le ménage à bout de bras quitte à associer ses deux enfants aux larcins qu’elle doit commettre pour remplir le frigo. Mais « Encore heureux » n’est pas une énième chronique du déclassement social. Plutôt une comédie piquante qui, par la grâce de la mort subite d’une voisine acariâtre, mène là où on ne l’attend pas.
La comédie française n’a pas toujours bonne presse. La faute aux plus gros succès du box-office qui brillent rarement par leur finesse : « Babysitting 2 » (pour les plus jeunes) ou « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ? » (pour les moins jeunes). Remarquablement servi par un couple d’acteurs au sommet de leur art, « Encore heureux » louche plutôt du côté de « Neuf mois ferme » ou de « L’Élégance du hérisson ».
Gentiment immorales, les tribulations de ce couple attachant et de leurs deux marmots inventifs forcent la sympathie. On espère que leur débrouillardise paiera et on accepte de fermer les yeux sur les ficelles un peu grosses du scénario.
À noter Bulle Ogier dans le rôle d’une grand-mère originale et complice qui n’est pas sans rappeler le rôle joué par Denise Grey dans « La Boum ».