Vincent (Guillaume Gouix, incroyable de rage rentrée) a trente ans. Il n’a guère connu que la prison où il a été incarcéré après une adolescence violente et d’où il vient d’être libéré après avoir purgé une peine de douze ans. Sans formation, sans travail, sans argent, il n’a d’autre solution que de demander à sa sœur cadette de l’héberger.
Charlie (Noémie Merlant, remarquée dans Le Retour du héros) a vingt-quatre ans. Elle aime dessiner, rêverait de devenir graphiste, mais survit péniblement avec un travail de caissière dans un supermarché. Le retour de son frère la bouleverse. Sera-t-elle capable de dompter sa colère ?
Nathan Ambrosioni a dix-neuf ans à peine. Il n’a jamais mis les pieds dans une école de cinéma. Il a écrit le scénario des Drapeaux de papier pendant son année de terminale et a reçu le feu vert de son producteur, Sensito Films, pendant un cours de sport sur son portable. Qu’il ait obtenu l’avance sur recettes pour ce film tient à la fois du miracle et de la supercherie. Faut-il que notre système d’aide au cinéma soit audacieux et irresponsable pour confier à un adolescent à peine sorti de l’enfance la responsabilité d’une entreprise à plusieurs millions d’euros de budget !
Son film est d’une étonnante maturité. Son écriture, son montage, sa direction d’acteurs ne laissent pas deviner l’inexpérience du réalisateur. Dans la belle lumière hivernale de la Côte d’Azur – qui rappelle les décors de Mon âme par toi guérie de François Dupeyron sorti en 2013 et filmé dans les environs de Hyères – Les Drapeaux de papier interroge des thèmes universels : la fraternité, la liberté, la violence…
Les Drapeaux de papier souffre toutefois d’un manque paradoxal d’ambitions. À force de vouloir raconter une histoire simple, sans rebondissements compliqués, sans flash-back démonstratifs, le film de Nathan Ambrosioni frise parfois l’inconsistance. Du coup, il s’est condamné à passer inaperçu, d’autant qu’il a été très mal distribué (une seule salle l’a programmé à Paris avant de le retirer de l’affiche).
Coucou ça va ?
Ce film m’a été conseillé par un ami. Je l’ai vu sur l’appli : https://apps.apple.com/fr/app/playvod-max-streaming-vod/id1024490133 . J’ai trouvé que c’est un super film pour un réalisateur qui n’a que 19 ans. Ça reflète bien une réalité qui se passe de nos jours. D’ailleurs, je l’ai trouvé très émouvant.
Ping Toni en famille ★★☆☆ | Un film, un jour