Filmer la danse au cinéma est une gageure. On peut mettre de la danse dans un film : ça donne Singing in the Rain ou Dirty Dancing – pour ne rien dire d’avatars moins réussis : Sexy Dance 1, 2, 3 ou 4… On peut alternativement filmer la danse : c’est Wim Wenders qui se faufile au plus près des corps des danseurs de la compagnie de Pina Bausch ou Frederik Wiseman qui documente le Crazy Horse.
La chorégraphe espagnole Blanca Li a choisi de porter à l’écran son spectacle Elektro Kif. Elle ne se contente pas de filmer paresseusement son spectacle. Elle le transpose dans un lycée professionnel, le temps d’une journée de classe. Des élèves suivent un cours de maths, mangent à la cantine, travaillent à l’atelier, jouent au basket dans la cour. Ces décors banals sont intelligemment utilisés comme autant d’opportunités pour danser et faire de la musique. Comme dans les comédies musicales, l’artificialité des chorégraphies en crée le charme paradoxal.
Une troupe quasi exclusivement masculine danse l’électro, une danse urbaine dérivée du hip hop, apparue dans les années 2000 et pratiquée en battles. D’une folle vitalité, les danseurs enchainent des mouvements de bras et de jambes compliqués à une vitesse folle. Avec Rize, David La Chapelle avait filmé en 2005 à Los Angeles une danse similaire, le Krump, si rapide qu’on était persuadé que le film passait en accéléré.
L’originalité de la démarche emporte le spectateur pendant la première moitié du film. Mais très vite, la lassitude s’installe devant la répétition des mêmes chorégraphies. Heureusement Elektro Mathematrix a la bonne idée de ne durer qu’une heure vingt.
Es una pelicula exelente
Si señor!