Stan (William Lebghil), Hugo (Bastien Bouillon) et Bérénice (Izïa Higelin) ont grandi ensemble dans un petit village au fond des Alpes. Perdus de vue, ils se retrouvent quinze ans plus tard, la trentaine bientôt entamée à l’occasion de l’enterrement de Pierre (Jérémie Elkaïm), le frère aîné de Hugo.
Les trois trentenaires sont couturés d’incertitudes. Schizophrène à tendance paranoïaque, Stan doit être interné en service psychiatrique. Hugo vient de démissionner de l’Education nationale pour se lancer dans la stand-up comedy malgré son manque criant d’humour. Bérénice entretient une relation compliquée avec les hommes.
Sébastien Betbeder creuse un sillon rafraichissant dans le jeune cinéma français. Sans budget mirobolant, sans têtes d’affiche, il trousse des comédies attachantes, légères, fantaisistes, frisant parfois avec l’absurde : Marie et les naufragés (2016), Le Voyage au Groenland (2016), Ulysse & Mona (2018). De film en film, on retrouve quelques têtes familières : Bastien Bouillon jouait déjà dans 2 automnes, 3 hivers en 2013, André Wilms (qui interprète ici le rôle d’un curé fan de films d’horreur) dans Marie et les naufragés, François Chattot dans Le Voyage au Groenland. Il accueille deux nouveaux venus dans sa galerie d’acteurs : William Lebghil, qui sait être tendre sans cesser d’être drôle, et Izïa Higelin dont la confession au prêtre joué par André Wilms est aussi troublante que juste.
Debout sur la montagne est sans doute sa réalisation la plus maîtrisée. Les retrouvailles de Stan, Hugo et Bérénice sont le prétexte pour eux de revisiter leur enfance, ses joies et ses traumatismes plus ou moins bien surmontés. Mais c’est surtout pour eux l’occasion de s’interroger sur le « reste de [leur] vie » – pour paraphraser le titre d’un film joliment troussé de Rémi Bezançon.
Il y a quelques mois Rêves de jeunesse évoquait le retour dans son village d’une jeune femme en quête d’équilibre. Le thème a manifestement un écho puissant. Rares sont les personnes qui n’ont pas connu l’épreuve du dépaysement, conduites à quitter le lieu de leur enfance pour des études et pour un métier. Le retour est toujours doux-amer. Originaires du Var ou du Bas-Rhin, on a tous en nous un Sanary-sur-mer…