Un espion ordinaire ★★★☆

Greville Wynne (Benedict Cumberbatch), la quarantaine, est un VRP anglais que le MI6 et la CIA recrutent pour se rendre à Moscou sans attirer l’attention du KGB. Sa mission : contacter une taupe soviétique, Oleg Penkovsky et recueillir de lui des informations classifiées sur le programme nucléaire soviétique.

Pendant le mois de juin passait en boucle dans tous les cinémas la bande-annonce de cet Espion ordinaire. J’en adorais les images, filmées dans un gris-bleu sans âge, les décors et les costumes, ressuscitant l’élégance folle du début des années soixante, la musique qui me rappelait celles de Dunkerque et de La Taupe. Bref, Un espion ordinaire fut pendant un mois le film dont j’ai attendu avec le plus d’impatience la sortie.

C’est peut-être pour cette bande-annonce et pour cette impatience que je lui mets aujourd’hui, avec une indulgence laxiste, trois étoiles. C’est aussi parce qu’il revisite un sous-genre que j’adore : le film d’espionnage historique. Un sous-genre qui compte quelques pépites parmi mes films préférés : L’Espion qui venait du froid, Le Rideau déchiré, La Mort aux trousses

J’ai aimé l’interprétation tendue de Benedict Cumberbatch, décidément l’un des acteurs les plus intéressants et les plus polymorphes de sa génération. Sa femme est interprétée par Jessie Buckley, une jeune actrice britannique dont on suit avec curiosité la carrière depuis Jersey Affair et Wild Rose. Elle n’a pas le glamour de Rachel Brosnahan – qui interprète ici une agent de la CIA – mais elle a certainement plus de talent qu’elle.

J’ai lu qu’après une première moitié prometteuse – qui raconte le recrutement de Greville Wynne et son premier voyage à Moscou – le film basculait dans un registre plus sentimental et plus convenu. Je ne suis pas d’accord. Je trouve que la tension est maintenue tout du long et que ce qu’il advient des deux espions, britannique et soviétique, entre lesquels une relation trouble se noue (ai-je à ce point l’esprit mal placé que j’ai cru deviner l’esquisse d’une romance queer ?), est à la fois crédible et touchant.

La bande-annonce

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