Benjamin (Gilles Lellouche) et Laura (Mélanie Thierry) naviguent dans l’hémisphère sud. Sur le chemin du Chili, ils décident de faire un détour pour visiter une île déserte et montagneuse. Le temps d’y accoster, d’en découvrir quelques arpents, un orage les surprend, les obligeant à s’y abriter pour la nuit. À leur réveil, leur bateau a disparu. Dans l’attente d’hypothétiques secours, Benjamin et Laura doivent s’organiser pour survivre dans les ruines d’une station baleinière désaffectée.
Adapté du roman de la navigatrice Isabelle Autissier, qui connait bien ces latitudes australes, Soudain seuls est un survival movie. Le genre part d’un même postulat mais connaît plusieurs variations géographiques : un personnage, isolé du monde, doit lutter pour sa survie sur une île déserte (Seul au monde avec Tom Hanks), sur un bateau à la dérive (All is Lost avec Robert Redford), au milieu de l’Inlandsis groenlandais après un accident d’avion (Arctic avec Mads Mikkelsen), dans un parc naturel américain la main bloquée sous un rocher (127 heures avec James Franco) ou six pieds sous terre (Tunnel, Burried).
Le genre pose de sacrés défis aux scénaristes. Le premier est de donner à comprendre les réactions et les décisions du héros, seul et nécessairement muet. De ce point de vue-là, lui adjoindre un acolyte facilite les choses, comme c’est le cas ici où Benjamin et Laura dialoguent. Le deuxième est de créer des événements dans un temps nécessairement suspendu : que diable peut-il arriver à un homme dont la main est immobilisée sous un rocher sinon la lancinante attente, la soif et la faim ? De ce point de vue-là encore, laisser leur mobilité à Benjamin et à Laura permettra de montrer comment ils s’organisent pour se nourrir, se chauffer, se construire un fragile refuge et enfin, lorsque les secours tarderont à venir, organiser leur départ. Le troisième est de ponctuer le film de signaux d’espoir dont on sait structurellement qu’ils seront déçus. Si un avion de secours apparaît au bout de vingt minutes de film, il est par avance acquis qu’il s’éloignera sans apercevoir les naufragés…. sans quoi ils auraient été sauvés et le film se serait arrêté là. Le quatrième enfin est l’issue binaire du suspense que le film a installé : mourront-ils ou pas ? Avoir deux naufragés permet de multiplier les issues possibles : mourront-ils tous les deux ? un des deux réussira-t-il à se sauver ?
Soudain seuls coche toutes les cases du survival movie. Il a une qualité qui se renverse en défaut. Il voudrait y ajouter une autre dimension : la tragédie du couple. On découvre par bribes, à travers leurs échanges, les tensions qui opposent Benjamin et Laura, leur histoire, les conditions de leur rencontre, les hypothèques qui pèsent sur leur avenir. On a même droit à quelques scènes de ménage, suivies de réconciliations qui auraient été plus crédibles dans un F2 parisien que dans un abri de fortune sur une île déserte au large de l’Antarctique.
La soixantaine, solitaire, Hirayama répète chaque jour la même routine. Il se lève aux aurores, se rase soigneusement, enfile sa combinaison et part dans son minivan à son travail. Il est chargé de l’entretien des toilettes publiques pour une société tokyoïte. Il s’acquitte méticuleusement de sa tâche. Son collègue, le jeune Takashi est autrement plus fantasque, plus bavard et moins méticuleux. À midi il s’octroie une pause dans un jardin public et déjeune d’un sandwich en regardant la nature. Son travail achevé, Hirayama enfourche son vélo, passe aux bains publics et dîne dans un restaurant souterrain. Parfois, il fait un détour par une librairie pour y renouveler son stock de lectures, et par un bar où il a ses habitudes.
Mère célibataire, Sylvie (Virginie Efira) tire à Brest le diable par la queue et élève seule ses deux enfants, Jean-Jacques (Felix Lefebvre, révélé chez Ozon), un adolescent qui a trouvé dans la trompette et la pâtisserie un moyen de soigner sa boulimie, et Sofiane. Une nuit où Sylvie travaillait et où Jean-Jacques n’était pas rentré, le petit Sofiane se brûle au second degré en voulant se cuisiner des frites. Un signalement à l’Aide sociale à l’enfance provoque son placement. Sylvie, effondrée, se rebelle.
Alex (Finnegan Oldfield) a été condamné à des heures de TIG dans l’association dirigée par Noëlle (Valérie Lemercier). Elle accueille des jeunes LGBT rejetés par leurs familles.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, au pied des remparts de Saint-Malo, Madeleine (Anaïs Demoustier), mère célibataire d’un petit Daniel, rencontre François (Vincent Lacoste), héritier rebelle d’une riche famille d’industriels. Entre eux, c’est le coup de foudre. Mais chacun cache un lourd secret qui hypothèquera pendant vingt ans leur couple.
Cesária Évora a eu un bien étrange destin. Née en 1941, à Mindelo, dans une des îles du nord de l’archipel du Cap-Vert, elle a chanté très jeune dans les bars et les cafés. Elle a même enregistré quelques disques. Mais la célébrité vint sur le tard, à cinquante ans, avec l’album Miss Perfumado et le single Sodade qui commémorait le travail forcé des Cap-Verdiens dans les plantations de cacao de Sao-Tomé-et-Principe par le pouvoir colonial portugais.
Jeanne est prête à tout pour réussir. Elle vit avec son père, son petit frère et sa petite sœur dans une caserne de gendarmerie en banlieue parisienne. Mais cette étudiante polymathe est bien décidée à intégrer le monde carnassier de la haute finance.
Documentariste amoureux de la nature, Dominique Marchais avait déjà consacré plusieurs documentaires aux défis posés au monde agricole : Le Temps des grâces (2009), La Ligne de partage des eaux (2013), Nul homme n’est une île (2017). Il s’est rendu cette fois, le long des gaves, ces rivières qui dégringolent des Pyrénées jusqu’à l’Atlantique, dont l’écosystème est menacé par l’activité humaine, par les barrages qui bloquent la remontée des saumons, par les pesticides et les nitrates qui les polluent, par la culture intensive du maïs qui en assèche le débit.
Eddy Bellegueule est né et a grandi dans l’ouest de la Somme dans une famille très modeste. Il s’y sent très vite rejeté en raison de ses manières efféminées et de son intellectualisme. Il quitte son village pour intégrer un internat à Amiens dans la section théâtre d’un lycée puis, le bac en poche, il entame des études d’histoire, avant d’intégrer l’Ecole normale supérieure. Son changement de nom à vingt-et-un ans consacre son changement de classe. Son parcours est désormais bien connu puisqu’il en a fait le sujet d’un livre autobiographique publié en 2014, très commenté par les médias, En finir avec Eddy Bellegueule (qui a fait en 2017 l’objet d’une adaptation à l’écran qu’Edouard Louis a reniée,
Au crépuscule de sa vie, la reine Conann est condamnée par Rainer, le chien des enfers (Elina Löwensohn) à revivre les six étapes de sa vie marquée par la violence. Enfant, elle assista à la mort traumatisante de sa mère et tomba en esclavage. Tous les dix ans, elle doit mourir avant de se réincarner sous une autre enveloppe.