Julie se tait ★☆☆☆

Julie est une jeune joueuse de tennis pleine de talent. Son entraîneur, Jérémy, est mis à pied par la direction du club flamand qui l’emploie. Les raisons de cette éviction ne sont pas dévoilées ; mais le témoignage de Julie, qui était l’élève la plus prometteuse de Jérémy, va s’avérer déterminant.

Julie se tait est un « film à thème » sur l’emprise dans le monde du sport. La fiction s’inspire hélas de nombreux faits divers qui défraient régulièrement l’actualité dans le monde du judo, du kayak ou du patinage artistique. En 2021, Slalom en traitait qui mettait en scène une jeune skieuse (la révélation Noée Abita) et son coach abusif (Jérémie Rénier).

Julie se tait choisit de traiter ce sujet sous un angle original. Il ne raconte pas, comme le faisait Slalom, la relation toxique de Julie et de son coach. Il se place après. Après quoi ? Là est la question à laquelle le film a l’intelligence (ou le défaut ?) de ne pas répondre.

Julie se tait se déroule après les faits dont le coach de Julie est accusé. Son sujet n’est pas la relation entre Julie et Jérémy mais le silence que gardera ou pas la jeune fille tiraillée entre des sentiments contradictoires : la fidélité à celui qui a fait d’elle une championne, la crainte de ne pas être crue, la volonté de minimiser un traumatisme qu’elle nie. Pour le dire en des termes plus cliniques, le sujet de Julie se tait est la libération de la parole.

C’est ce programme écrasant qui plombe le film. Il possède pourtant de solides atouts. Il réussit tout du long à créer une atmosphère particulièrement étouffante. La caméra ne lâche pas d’une semelle Tessa Van den Broeck- dont on admire qu’elle soit en même temps une excellente joueuse de tennis et une si bonne actrice. Cette omniprésence à l’écran crée avec le spectateur une proximité : on s’attache vite à elle au point de partager son indicible mal-être.

Pour autant, selon moi, Julie se tait est condamné à l’échec par son projet. Car on sait par avance comment il se terminera. Et on a anticipé les étapes que le scénario empruntera pour nous conduire à cette conclusion prévisible.

La bande-annonce

Château Rouge ★☆☆☆/ Apprendre ★☆☆☆

À une semaine d’écart, les 22 et 29 janvier derniers, sont sortis deux documentaires similaires. Ils avaient l’école pour objet et suivaient pendant une année les élèves d’une classe de troisième d’un collège du XVIIIème arrondissement pour Château Rouge de Hélène Milano et d’une école primaire d’Ivry sur Seine pour Apprendre de Claire Simon. La seconde réalisatrice est bien connue, qui a derrière elle, à soixante dix ans passés, une longue filmographie (on lui doit aussi bien des films de fiction que des documentaires). La première fut longtemps actrice avant de passer derrière la caméra.

Ces deux films partagent les mêmes qualités. Tournés selon la grammaire wisemanienne qui désormais a valeur de commandement dans le monde documentaire, sans voix off, ni explication, ils nous font pénétrer dans le cœur du système éducatif et nous y font découvrir des individus profondément attachants : de jeunes élèves, à une période charnière de leur vie, celle qui précède l’entrée au lycée pour  ceux de Chateau Rouge, au collège pour ceux d’Apprendre, et leurs professeurs à l’admirable dévouement (on imagine toutefois, mais on espère se tromper, qu’ils ont refusé que soient gardées au montage les séquences les montrant sous un jour moins favorable).

Ces deux documentaires font l’éloge de l’école républicaine sans s’apesantir sur les difficultés qu’elle rencontrerait : rien sur les classes surpeuplées, sur la dégradation du métier d’enseignant, sur la violence qui pénètre le sanctuaire scolaire ou les débats lancinants sur la laïcité. C’est au contraire une image très (trop ?) lisse de l’institution scolaire qu’ils nous renvoient où les élèves sont somme toute des gamins attendrissants – même si on pourrait être en droit de s’inquiéter de l’avenir de certains loustics de troisième – et le corps enseignant (professeurs, surveillants, principal.e) des êtres d’une infinie patience voués à l’épanouissement de leurs ouailles.

Outre cette bénévolence, ils ont, l’un comme l’autre, un défaut rédhibitoire : celui de venir après une tripotée de documentaires similaires qui traitent, avec au moins autant d’intelligence, du même sujet et de la même façon. Être et avoir, Chante ton bac d’abord, Allons enfants, La Générale, Le monde est à eux, etc. Je me souviens avoir adoré le documentaire de Claire Simon Récréations en 1992. Le souvenir enthousiaste que j’en ai gardé tient-il à la qualité intrinsèque de ce documentaire ? ou au fait qu’à l’époque c’était la première fois que j’en voyais un sur ce sujet ? Toujours est-il que je me demande pourquoi, plus de trente ans plus tard, Claire Simon retourne le même film redondant.

La bande-annonce de Château Rouge
La bande-annonce d’Apprendre

Maria ★☆☆☆

Maria raconte les derniers jours de la Callas (Angelina Jolie), recluse à Paris dans son immense appartement de l’avenue Georges-Mandel, en septembre 1977. Gavée de médicaments, rachitique à force de régimes, la voix exténuée, la diva avait perdu l’espoir de jamais remonter sur scène et s’étiolait. Elle ne tolérait plus que la compagnie de ses fidèles domestiques, son majordome (Pierfrancesco Favino) et sa cuisinière (Alba Rohrwacher).

Il faut avant toute chose se mettre d’accord sur la définition d’un genre. Un biopic – en anglais biographical picture – ne raconte pas nécessairement la vie d’un protagoniste du berceau à la tombe. Pris au pied de la lettre, le biopic peut se borner à n’évoquer qu’une partie de la biographie de sa star. C’était déjà le parti retenu par Pablo Larraín pour parler de Jackie Kennedy ou de Lady Di.

Jackie se concentrait sur les quelques jours qui suivaient l’assassinat de JFK. De la même façon, Maria a pour strict cadre chronologique la dernière semaine de la vie de la Callas. Qui voudrait en connaître le reste fera mieux de regarder le documentaire que lui avait consacré Tom Volf en 2017, Maria by Callas.

Maria est construit en flashbacks : il commence par la découverte du corps inanimé de la cantatrice dans son salon et se continue une semaine plus tôt. On sait donc par avance – quand bien même on l’aurait déjà su si on avait quelque connaissance de la vie de la cantatrice – que les jours qu’on passera avec elle seront les derniers de sa vie.

Quelques flashbacks remontent plus loin encore dans le temps. Le noir et blanc nous le signale ainsi qu’une Angelina Jolie rajeunie à la peau étrangement parfaite. On remonte à l’Occupation en Grèce et à la vie misérable qu’y menaient Maria, sa sœur et sa mère qui les faisait chanter – et plus si affinités – avec des soldats allemands. On remonte à 1959 et à la rencontre de Maria et d’Aristote Onassis qui usurpera au mari de la Callas – l’Italien Giovanni Battista Meneghini qui lui servit aussi de mentor et d’impresario – sa femme sous sa barbe. Maria resta fidèle à Onassis jusqu’à sa mort à l’hôpital américain de Neuilly, même s’il ne l’épousa jamais et lui préféra Jackie Kennedy. On voit aussi quelques unes de ses plus inoubliables prestations : dans Norma, dans La Traviata, dans Anne Boleyn….

On pourrait reprocher au film sa langueur et ses longueurs (il dure plus de deux heures). Il est vrai qu’il ne s’y passe pas grand-chose. Angelina Jolie y est d’une fascinante beauté. Mais son jeu inexpressif se réduit à un seul rictus douloureux. Cinéaste chilien, « monté » à Hollywood (comme beaucoup de ses confrères mexicains, Alfonso Cuarón, Alejandro González Iñárritu et Guillermo Del Toro), Pablo Larraín sait y faire. Son Maria a de l’allure. Mais il se complaît dans une cinégénie qui devient vite lassante.

La bande-annonce

God Save the Tuche ☆☆☆☆

Cathy Tuche (Isabelle Nanty) est fascinée par la famille royale. L’occasion lui est enfin donnée de se rendre en Angleterre lorsque son petit-fils est sélectionné par la pépinière de jeunes talents d’Arsenal. Son mari, Jeff Tuche (Jean-Paul Rouve), sa mère et ses trois enfants l’accompagnent dans ce nouveau voyage.

Depuis 2011, Les Tuche est devenu une franchise bankable qui attire à chaque opus les spectateurs par millions – même si le quatrième a eu moins de succès (2,4 millions d’entrées) que le troisième (5,7). Ses personnages sont devenus des stars familières des cours de récré : Jeff, sa coiffure improbable, ses bananes, Cathy et son solide bon sens, la grand-mère punk, son sabir délirant et son alcoolisme pas très mondain, Stéphanie, la bimbo pas très futée, Wilfried, qui, contre tout entendement, entend réconcilier le rap et le bal musette et enfin Donald, le petit dernier surdoué…. Le ressort de chaque film est de placer cette famille si fièrement franchouillarde dans son exact contraire sociologique : Monaco (Les Tuche 1), les Etats-Unis (Les Tuche 2), l’Elysée (Les Tuche 3)….

Le succès des précédents épisodes appelle mécaniquement le tournage des suivants. La logique de ses franchises est délétère, qui s’éteindront quand le box office déclinera. On espère que ce sera bientôt le cas pour ces Tuche à bout de souffle qui recyclent, sans souci d’innover, les recettes éculées des films précédents.

Le Covid aidant, j’avais eu la curiosité de regarder à la télé le premier épisode. J’en étais ressorti traumatisé par autant de médiocrité. Mais, le souvenir de ce douloureux précédent s’étant évanoui, je me suis retrouvé dimanche dernier à une avant-première, juste avant le Maria de Pablo Larrain.

Je pensais me divertir gentiment. Je me suis copieusement ennuyé. Pire, je n’ai jamais ri. C’est peut-être le signe que je n’ai aucun sens de l’humour ou que je n’ai pas le même que celui de Jean-Paul Rouve, qui a remplacé derrière la caméra Olivier Barroux, qui a claqué la porte de Pathé, et de ses co-scénaristes. « Moi, je suis Français, je roule à droite » est l’une des plus bêtes et des plus poussives punchlines du film. Et si « Date de naissance ? Le jour de mon anniversaire ! » est sa réplique la plus drôle, je vous laisse imaginer le reste…

La malheureuse Elizabeth II doit se retourner dans sa tombe….

La bande-annonce

Le Jardin zen ★★☆☆

Le mari de Yoriko a quitté le domicile conjugal après l’accident nucléaire de Fukushima. Mère d’un adolescent devenu adulte parti vivre sa vie à l’autre bout du Japon, Yoriko s’est installée dans une routine dont chaque détail lui est dicté par les règles de la secte à laquelle elle a adhéré.
Son train-train quotidien est remis en cause par le brusque retour de son mari, atteint d’un cancer en phase terminale, puis par celui de son fils qui lui présente sa fiancée.

Le Jardin zen est un film étonnant. Il hésite entre plusieurs genres. Il emprunte parfois à la comédie grinçante mais semble plutôt loucher du côté du thriller : on se demande si Yoriko ne va pas chercher à se débarrasser de son mari et on cherche avec elle le meilleur moyen de parvenir à ses fins. Il s’agit aussi peut-être d’un film de société sur les mouvements sectaires, le désespoir qui conduit leurs membres à y adhérer, les inquiétantes dérives qu’ils accréditent.

Tout bien considéré, Le Jardin zen relève plus banalement du drame intimiste. Yoriko en est l’héroïne solitaire, autour de laquelle l’histoire s’organise, qu’on appréhende exclusivement de son point de vue. Elle est interprétée par l’excellente Mariko Tsutsui, déjà tête d’affiche chez Kōji Fukada (L’Infirmière, Harmonium) qui réussit dans le même plan à être simultanément pathétique et effrayante. Le Jardin zen raconte la folie dans laquelle elle menace de sombrer à force de solitude et contre laquelle elle tente de se prémunir en réglant chaque détail de sa vie. Son ultime scène rappelle celle qui clôt Un amor.

La bande-annonce

La Pie voleuse ★★☆☆

Maria (Ariane Ascaride) a un cœur gros comme ça. Aide à domicile, elle se dévoue corps et âme pour les personnes âgées qui l’emploient. Elle est en adoration devant son petit-fils, un jeune prodige du piano. Pour qu’il ait son propre instrument et reçoive des cours particuliers, elle a pris l’habitude d’abuser de la faiblesse de ses employeurs, qui lui vouent une confiance aveugle.

« Manière de Pagnol Marxiste » (l’expression, excellente, est de Jacques Mandelbaum dans Le Monde), Robert Guédiguian est de retour avec un film moins ambitieux que les deux précédents – Twist à Bamako, une reconstitution de l’Afrique des années soixante, et Et la fête continue ! un film choral ayant pour toile de fond la victoire de la liste conduite par Michèle Rubirola aux élections municipales de Marseille en 2020. Comme tant d’autres avant lui, il a été tourné à l’Estaque, avec la même bande d’acteurs fidèles : sa femme, Ariane Ascaride, plus solaire que jamais, ses fidèles compères, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Jacques Boudet (décédé en juillet dernier) sans oublier les recrues plus jeunes, Lola Naymark, Grégoire Leprince-Ringuet, Robinson Stévenin. Manque à l’appel Anaïs Demoustier, pour qui le rôle de Jennifer, la fille de Maria, était taillé sur mesure. Je suis le premier à le regretter. Mais je suis aussi le premier à me féliciter qu’elle ait été remplacée par la rayonnante Marilou Aussilloux qui crève l’écran.

La bande-annonce a failli me faire fuir. Avec mon fils aîné, qui a l’esprit presque aussi mal tourné que moi, nous nous en sommes copieusement moqués. On dirait un medley des anciens films de Guédiguian ou un clip tourné en son hommage pour le César ou la Palme d’or d’honneur qu’il finira bien par recevoir. Tous les rebondissements d’un scénario prévisible y sont dévoilés : 1. Les petits larcins de Maria vont lui attirer des problèmes mais 2. Ses victimes refuseront de porter plainte et 3. Le petit-fils de Maria, avec le soutien de sa grand-mère, sera brillamment reçu au Conservatoire.

Si La Pie voleuse n’avait pas été projeté tout près de chez moi suivi d’un débat en présence de Robert Guédiguian en personne, je crois que, rebuté par cette bande-annonce caricaturale, j’aurais, pour la première fois depuis Marius et Jeannette (1997), fait l’impasse.

Ai-je bien fait de faire taire mes préventions ? Oui
Oui pour Robert Guédiguian, qu’il était fascinant de voir et d’écouter. La fougue, l’enthousiasme de ce septuagénaire, dont je ne partage pourtant pas les convictions, sont communicatifs. On aimerait à son âge avoir encore autant d’énergie et autant d’humanité.
Oui aussi pour le film qui, certes, n’innove pas par rapport à tous les précédents de Guédiguian, dont le scénario ne s’éloigne guère de celui qu’on présageait et qui enfin n’atteint pas les sommets inégalés des Neiges du Kilimandjaro, à mon sens son meilleur (même s’il sollicite le même poème de Victor Hugo une fois encore), mais qui néanmoins nous donne le plaisir rare d’une histoire simple et belle sous la chaude lumière de Marseille.

La bande-annonce

Shimoni ★★☆☆

La trentaine bien entamée, Geoffrey a fini de purger la  longue peine à laquelle il avait été condamné pour un crime commis dans la capitale. À sa sortie de prison, son oncle le ramène à Shimoni, le village du sud du pays où il a grandi. Le curé a accepté de le prendre à son service en cachant au reste de la population son passé. Ancien professeur d’anglais, Geoffrey se voit ravalé au statut de garçon de ferme.
Un beau jour, Geoffrey fait une rencontre qui fait remonter en lui un passé longtemps enfoui.

Le Kenya n’est pas un grand pays de cinéma. Si on exclut Out of Africa, on serait bien en peine de citer un film qui y ait été réalisé. En cherchant bien, on se souviendra peut-être de Rafiki et du parfum de scandale dont cette comédie girly et lesbienne fut entourée à sa sortie en 2018.

Comme Rafiki hélas, Shimoni ne cède pas à l’exotisme et ne nous montre rien de ce pays où j’ai vécu, jeune, ingambe et chevelu, trois des plus belles années de ma vie. L’histoire qu’il raconte pourrait se dérouler n’importe où.

C’est une histoire sinistre dont les ressorts se dévoilent lentement. Le scénario de Shimoni est en effet suspendu à deux énigmes : quel crime Geoffrey a-t-il commis ? quel traumatisme a-t-il subi dans son enfance qui explique peut-être ses pulsions criminelles ? Il réussit à ne pas les élucider trop tôt pour maintenir le spectateur en haleine ; mais elles sont trop transparentes pour être vraiment stimulantes.

Geoffrey se voit au surplus dénier le droit de retrouver une place dans la société alors qu’il a purgé sa peine. De ce point de vue, les personnages du prêtre qui le recueille, de la villageoise débonnaire qui travaille avec lui et de la jeune voisine qui s’est entichée de lui et qui aimerait bien le voir sortir de sa mélancolie sont particulièrement intéressants : ils incarnent, chacun avec sa part d’ambiguïté, les réactions archétypales d’un groupe humain face à ses brebis galeuses.

Shimoni dresse le portrait d’un homme brisé, rongé par la culpabilité et par ses démons intérieurs. Sa conclusion est sinistre. Un film mainstream n’aurait pas eu une telle audace.

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Slocum et moi ★★★☆

Au début des années cinquante, François grandit dans un pavillon de banlieue banal, près de Paris, au bord de la Marne. Il n’a quasiment plus de lien avec son père biologique et a reporté tout son amour filial sur son beau-père, un homme taiseux au passe-temps original : il s’est mis en tête de reconstruire dans son jardin le voilier du célèbre navigateur américain Joshua Slocum qui entreprit à la fin du dix-neuvième siècle le premier tour du monde en solitaire à la voile.

Âgé aujourd’hui de quatre-vingt cinq ans, Jean-François Laguionie est une légende de l’animation française. Loin des grosses productions animées hollywoodiennes, il a su imposer sa patte. Son graphisme est aéré ; il utilise des tons pastel ; il dessine à la main. On devine le graphite charbonneux de ses crayons sur ses planches.

Laguionie a longtemps raconté des récits d’aventures qui puisaient leur inspiration dans les romans de Jules Verne ou de Robert Louis Stevenson qui ont hanté son enfance et celle de bien des gamins du siècle dernier. Ses dernières oeuvres, l’âge venant, deviennent plus intimistes : Louise en hiver (2016) racontait, sans parole, le crépuscule d’une vieille femme solitaire. Slocum et moi est ouvertement autobiographique, où le réalisateur se met lui-même en scène, sous les traits de son jeune héros, âgé d’une dizaine d’années au début des années cinquante.

Slocum et moi raconte sans effets de manche un voyage intérieur. Sans quitter les bords de la Marne, ses héros font le tour du monde par procuration en se laissant emporter par le carnet de bord de Joshua Slocum.
C’est aussi un hommage mélancolique du réalisateur à son père biologique (on reconnaît la voix si reconnaissable de Gregory Gadebois) et à sa mère, à l’éducation aimante qu’ils lui ont prodiguée et à un temps aujourd’hui disparu, celui des bus à plateforme et des 2CV.

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