Charles Aznavour (1924-2018) fut l’un des plus grands chanteurs français du siècle dernier. Il a écrit plus de mille chansons, a enregistré près de cent albums en studio, a vendu quelque quinze millions de disques à travers le monde. Monsieur Aznavour raconte, du début à la fin, sa longue carrière : son enfance dans un foyer modeste et aimant de réfugiés arméniens à Paris, ses premiers concerts dans les années 40, avec Pierre Roche (Bastien Bouillon révélé par La Nuit du 12) , sa rencontre avec Piaf qui le prend sous son aile, ses débuts hasardeux en solo, avant que le succès enfin lui sourie en 1962.
De ce biopic très académique, on pourrait recopier, sans en retirer un mot, l’excellente critique de Marie Sauvion. À commencer par sa première phrase qui vaut pour tous les biopics : « à quoi servent les biopics ? La réponse la plus évidente – à raconter la vie de quelqu’un – est aussi la moins intéressante, car elle est celle qui produit généralement le moins de cinéma. » On pourrait, comme elle, reprocher à ce Monsieur Aznavour, de ressembler à une longue notice Wikipédia, cochant méticuleusement tous les grands moments de l’artiste, sans en oublier aucune anecdote. On pourrait, avec elle, reprocher le parti pris de la mise en scène qui a essayé de coller au maximum aux personnages célèbres, transformés en autant de « chimères infécondes » : Aznavour lui-même bien sûr qu’interprète un Tahar Rahim rendu méconnaissable à force de postiches, mais aussi Piaf, Trénet, Bécaud, Johnny…. On pourrait enfin faire le procès d’un film trop sage, dûment validé par les héritiers de l’artiste, qui n’écorne pas la figure sanctifiée de ce bourreau de travail et de volonté qui, malgré sa taille (1m64) et sa voix voilée réussit à écrire son nom en haut de l’affiche. Bref, le compte serait bon : « révérence, mimétisme et tentation d’exhaustivité ».
Pour autant, tout en adhérant à chacune des lignes de cette critique millimétrée, tout en étant bourré de préjugés à l’égard d’un film et d’un genre dont je savais par avance qu’il ne me réserverait aucune surprise, je mentirais en disant que je n’ai pas aimé ce Monsieur Aznavour. Je ne m’y suis pas ennuyé une seconde. J’ai trouvé la mise en scène impeccable et la direction d’acteurs, aussi classique soit-elle, meilleure encore. J’ai traversé la vie d’Aznavour comme on feuillette un livre d’images. Et surtout j’ai réalisé avec émotion le nombre de chefs d’oeuvre que ce chanteur, que j’avais tôt fait de classer au nombre des stars has been que mes parents adulaient et que, pour ce motif, je méprisais, avait signés : Emmenez-moi, For me formidable, J’me voyais déjà, La Bohême, Hier encore, etc.
Chroniques chinoises, dont le titre original An Unfinished Film est plus parlant, est un vrai-faux documentaire qui raconte le tournage de deux films inachevés. Le tournage du premier, un drame sentimental, s’est interrompu à la fin des années 2000 faute de financement. Le producteur et le réalisateur décident de réunir l’équipe du film pour l’achever dix ans plus tard. Mais ce second tournage sera lui-même à son tour interrompu par l’épidémie de Covid et par le confinement.
Axel Danielson et Maximilien Van Aertryck ont créé ensemble Plattform Produktion à Göteborg en Suède en 2013. Ils réfléchissent à l’impact des images sur notre société.
Léo (Finnegan Oldfield), jeune biologiste expatrié à Berlin, revient chez lui quelques jours dans le Doubs rendre visite à sa mère (Florence Loiret-Caille). Il a hérité de son père, récemment décédé dans de tragiques circonstances, des terres qu’il a décidé de vendre à une compagnie minière. Sa mère et ses amis sont hostiles au projet. L’observation par Léo des farios, les truites de rivière, et de la troublante évolution de leur comportement le conduit à la même conclusion.
En 1993, Emmanuel Siess, alors âgé de treize ans à peine, a été abusé par un prêtre à qui il vouait une confiance absolue. Ses parents n’ont pas cru leur enfant qui leur avait aussitôt rapporté les faits. Près de trente ans plus tard, après y avoir longuement réfléchi et contacté l’archevêque de Strasbourg, Emmanuel décide de porter plainte à la gendarmerie. Sa cousine, Claudia Marschal, une réalisatrice formée à l’école documentaire de Lussas (Ardèche), filme sa déposition.
Adi, dix-sept ans, est pensionnaire à la ville. Son baccalauréat en poche, il passe les vacances dans le petit village de pêcheurs de ses parents, perdu dans un bras du delta du Danube. Une nuit, il y est sauvagement agressé. Le chef de la police locale identifie rapidement les deux auteurs de l’agression ; mais la découverte de leur mobile va le conduire à chercher à étouffer l’affaire, avec la complicité des propres parents d’Adi et du prêtre de la paroisse.
À la mort du boulanger dont il fut longtemps l’apprenti, avant de partir s’installer à la ville, Jérémie (Félix Kysyl) revient dans son village natal de l’Aveyron. Il y retrouve Martine (Catherine Frot), la veuve du boulanger, Vincent, son fils soupe-au-lait, et Walter, un ami d’enfance.
À Dunkerque dans les années 80, Jackie (Mallory Wanecque) et Clotaire (Malik Frikah) se rencontrent devant le lycée dont elle est une élève studieuse et qu’il a quitté prématurément. Orpheline de mère, Jackie est élevée par un père aimant (Alain Chabat) dans une banlieue bourgeoise. Aîné d’une nombreuse fratrie, Clotaire est issu d’un milieu ouvrier plus modeste.
Kéria, onze ans, a grandi seule avec son père à la ville. Sa mère faisait partie des Penan, une population nomade menacée par l’industrie de l’huile de palme. À l’occasion d’une expédition dans la jungle environnante, Kéria recueille Oshi, un bébé orang-outan dont la mère est abattue sous ses yeux par les garde-chasse. La fuite d’Oshi dans la jungle, avec Selaï, le cousin de Kéria, un Penan, , la conduit à renouer avec ses racines alors que les bulldozers de la multinationale qui emploie le père de Kéria continuent leur entreprise funeste de déforestation.
Algérien immigré de longue date à Paris, Malek (Sofiane Zermani (rappeur freestyle connu sous son nom de scène Sofiane ou Fianso) emménage à Barbès en plein Covid, dans l’attente de la réouverture imminente de sa petite entreprise de service informatique dans le 12ème. C’est le moment que choisit son neveu Riyad pour débarquer à Paris et s’installer chez lui.