Anaïs est une jeune agricultrice bretonne qui, contre vents et marées, a décidé de produire sur son petit lopin de terre des plantes aromatiques.
Marion Gervais rencontre en 2012 Anaïs Kerhoas dans un petit village d’Ille-et-Vilaine. La jeune herboriste habite dans une caravane, sans eau ni électricité. Elle n’a qu’une idée en tête, malgré les difficultés qu’elle rencontre : cultiver des plantes et en faire des tisanes. La réalisatrice la filme dans un moyen métrage de quarante-six minutes Anaïs s’en va-t-en guerre. Elle la retrouve dix ans plus tard sur son petit lopin de terre, endurcie par l’expérience et toujours aussi déterminée. Cette fois-ci elle livre un nouveau combat pour construire sa vie de couple avec Seydou, un ressortissant sénégalais.
La vie à la ferme est, avec l’hôpital et l’école, un des nouveaux sujets de prédilection du cinéma contemporain. On ne compte plus les fictions (Petit Paysan, Au nom de la terre…) ou les documentaires (La Ferme des Bertrand, Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes, Sans adieu, Profils paysans, Bovines…) qui lui sont consacrés. Ils racontent tous un peu la même histoire : l’attachement des agriculteurs à leur métier, sa nécessité économique et écologique, les épuisantes difficultés auxquelles ils sont confrontés et la vie harassante et misérable à laquelle ils se condamnent en l’exerçant.
Ce documentaire joue la même musique, mais sur un ton différent grâce à son héroïne. La caméra ne la quitte pas d’une semelle. Et on est ravi de la persévérance de sa réalisatrice qui, à dix ans de distance, a ajouté un second volet à son premier chapitre. Le second répond implicitement à la question posée par le premier : l’entêtetement d’Anaïs a-t-il payé ? Il faut dire qu’on ne voyait pas un brillant avenir à cette jeune femme si mince, si frêle qu’un coup de vent manquerait l’emporter, accroupie dans ses « plantes », arrachant à la main les mauvaises herbes. Certes, elle est déterminée à se battre et le clame haut et fort ; mais cet entêtement don-quichottesque est-il un gage de réussite ? On en doute en espérant se tromper.
Dix ans ont passé. Anaïs a mûri ; mais elle a gardé la même silhouette fluette. Qu’est-il advenu de son commerce ? On le devine sans en être tout à fait certain. Marion Gervais la filme dans une autre bataille qu’elle mène avec la même détermination inentamée. Il s’agit de faire venir de Casamance son amoureux, rencontré Dieu sait comment (les réseaux sociaux ? des vacances à Ziguinchor ?). Là encore, on ne parie pas cher sur ses chances de succès. Les services préfectoraux accorderont-ils à Seydou son visa ? Et, s’il s’installe en Ille-et-Vilaine, avec sa femme, s’accoutumera-t-il à la vie paysanne ?
Anaïs, 2 chapitres ne révolutionnera pas l’histoire du cinéma. Mais son héroïne est tellement solaire, tellement sympathique, son projet de vie tellement atypique, l’énergie qu’elle déploie pour le mener à bien tellement communicative que ce documentaire-là devrait être remboursé par la Sécu !
En novembre 2021, vingt-six pièces des collections du musée du Quai-Branly, que le corps expéditionnaire du colonel Alfred Dodds avait ramenées du pillage de la ville royale d’Abomey en 1892, ont été restituées au terme d’un accord conclu entre la France et le Bénin. Mati Diop filme leur départ du Quai-Branly, leur arrivée à Cotonou où elles sont exposées au Palais présidentiel, exceptionnellement ouvert au public à l’occasion et le débat que cette restitution suscite parmi les étudiants de l’université.
Pendant douze années, de sa rentrée en première année de médecine à Besançon jusqu’à la soutenance de sa thèse en 2021 à la Timone à Marseille, Antoine Page a filmé son frère cadet.
Après avoir perdu sa maison, son emploi, s’être couverte de dettes, Nicole (Valéria Bruni-Tedeschi), la cinquantaine, se retrouve dans une cité HLM du Val-de-Marne, coincée avec son fils, Serge (Félix Lefebvre), dans un appartement minuscule.
L’équipe iranienne de judo participe en Géorgie aux championnats du monde. Dans la catégorie des moins de 60kg, Leila (Arienne Mandi impressionnante de puissance et de ténacité) a de bonnes chances de médaille. Mais la politique s’en mêle confrontant Leila et sa coach Maryam (Zar Amir) à des choix cornéliens.
Antonia est photographe de métier. Après une nuit bien arrosée, elle se tue sur la route de Calvi. Ses proches la pleurent. Son parrain préside son enterrement.
Après avoir reçu une lettre anonyme, l’inspecteur de police Neil Howie (Edward Woodward) débarque sur une petite île reculée des Hébrides écossaises pour y enquêter sur la disparition d’une jeune fille. Chrétien dévot, il y découvre une communauté repliée sur elle-même, vouant un culte aux dieux païens. Lord Summerisle (Christopher Lee), dont l’ancêtre a introduit la culture de fruits rares qui a fait la richesse de ses habitants, y cumule les fonctions de chef civil et d’autorité religieuse.
Le 28 mars 1972, 103 des 108 propriétaires fonciers du Larzac menacés par l’extension d’un camp militaire, annoncée six mois plus tôt par le ministre de la défense Michel Debré, signaient le serment de s’opposer à tout prix à leur expropriation. À l’occasion du cinquantenaire de cet appel, la chaîne Histoire TV a commandé à Véronique Garcia un 55-minutes. Une salle parisienne proche de mon domicile a organisé une projection débat.
Après un premier volet sorti en octobre 2022 et un deuxième en mars 2023, voici une nouvelle série de sketches sur le monde de l’après-Covid. Les deux premiers se déroulaient, confinement oblige, à l’intérieur ; celui-ci prend l’air comme son affiche l’annonce.
Damien Manivel (