Le rêve de Sarah Loreau est sur le point de se réaliser. Cette brillante astronaute a été retenue pour participer à la prochaine mission internationale Soyouz vers la Station spatiale internationale (ISS) en orbite autour de la Terre. Objectif : préparer la conquête de Mars.
Sarah, qui travaille à Cologne, à l’Agence spatiale européenne (ESA) va devoir quitter sa fille unique pour se préparer. D’abord à la Cité des étoiles près de Moscou puis à Baïkonour sur le pas de lancement. Même si elle est séparée, elle peut compter sur Thoma, le père de Stella, pour prendre soin d’elle.
Depuis quelques années, suite peut-être au succès de Gravity et d’Interstellar, la conquête spatiale redevient à la mode. Mais elle n’est pas traitée sur le mode épique des décennies passées façon L’Étoffe des Héros ou Appolo 11. Le genre est plutôt le prétexte à une introspection métaphysique – comme l’était déjà en son temps le génial 2001. C’est le cas du très raté High Life comme des très réussis Ad Astra ou Premier contact.
Proxima explore le même filon, sur un mode quasi-documentaire. On y suit le parcours d’obstacles que doit franchir un astronaute avant son départ. Et l’épreuve est d’autant plus éprouvante que c’est une femme qui la subit, en proie non seulement à la dureté objective d’un programme épuisant, mais aussi au machisme ambiant – incarné ici par Matt Dillon. Le film du coup se teinte de féminisme.
Mais le vrai sujet du film est, comme l’annonce son affiche, dans la relation mère-fille. Le plus dur pour Sarah Loreau ne sera pas en effet de s’arracher à l’attraction terrestre, mais de couper le cordon ombilical qui l’unit à son enfant. Le dilemme est cruel qui l’oblige à choisir entre vivre l’accomplissement de sa carrière professionnelle et abandonner sa fille pendant une longue année.
Le dilemme est sans doute poignant quoique – et j’écris la phrase qui suit en tremblant de me faire arracher les yeux par mes lectrices et par la moitié de mes lecteurs – il le soit sans doute plus pour une mère que pour un père. Mais plus grave, il ne fonctionne pas ; car, pas l’ombre d’un instant on ne doute de la détermination de la froide astronaute à aller au bout de sa mission.
Proxima ne décolle pas. Il ne quitte pas la surface de la Terre pas plus qu’il ne suscite de vraie émotion.