Le général guatémaltèque Monteverde a commis sur les populations mayas des exactions qui lui valent un procès pour génocide. Condamné dans un premier temps, puis blanchi, il doit se cloîtrer dans sa maison, sous la protection d’un escadron présidentiel d’une foule pacifique qui hurle sous ses fenêtres. Près de lui sont rassemblées sa femme, sa fille et sa petite-fille. Sa domesticité a fait défection à l’exception de Valeriana, la fidèle gouvernante qui recrute dans son village une aide, Alma. La jeune femme inspire au vieux général des cauchemars terrifiants.
Jayro Bustamante est le visage du Guatemala sur la scène mondiale du cinéma. Une scène où les petits États d’Amérique centrale n’ont guère de place. J’ai beau avoir une cinéphilie pathologiquement cosmopolite, je serais bien en peine de citer un film panaméen (sauf à y rattacher Le Tailleur de Panama ou les saisons 2 et 3 de Prison Break) ou salvadorien.
Jayro Bustamante clôt avec La Llorona un triptyque consacré aux maux qui affligent son pays et aux mots utilisés pour les décrire. Ixcanul documentait le sort misérable des populations maya. Tremblements dénonçait l’homophobie de la haute société. La Llorona évoque le passé qui ne passe pas d’un pays, pris en otage par la Guerre froide, qui, au nom de la lutte contre le communisme, extermina une partie de sa population. Le général Monteverde du film est le double à peine déguisé du général Efrain Rios Mont, coupable de crimes de masse en 1982-1983, dont la condamnation en cour d’assises en 2013 avait été cassée par la Cour constitutionnelle et qui mourut, libre, dans son lit.
Jayro Bustamante a le mérite de prendre à bras-le-corps des sujets âpres. Tremblements était un film fort dont le souvenir que j’en ai gardé s’est bonifié avec le temps et auquel je regrette de ne pas avoir mis trois étoiles.
La Llorona est un chouïa en-dessous. En raison d’un parti pris auquel je n’ai pas adhéré : donner au scénario un tour fantastique en cantonnant les protagonistes entre les quatre murs d’une maison et en leur inspirant des visions cauchemardesques.
Le lieutenant-colonel Breitner (Johan Heldenbergh) se voit confier la mission d’aller retrouver son ancien chef, le colonel Delignières (Olivier Gourmet) disparu dans les Aurès. Pour mener à bien sa tâche, il réunit autour de lui une troupe hétéroclite : sa compagne, une fière guerrière hmong (Linh-Dan Pham), un tireur d’élite illettré et raciste (Pierre Lottin), un sergent-chef sénégalais (Steve Tientcheu). En chemin, ils font prisonnier une artificière du FLN (Lyna Khoudri).
Scandale est inspiré d’une histoire vraie. À l’été 2016, en pleine campagne présidentielle américaine, Robert Ailes (John Lithgow), le tout-puissant patron de la chaîne d’information Fox News a été licencié par Robert Murdoch suite aux accusations de harcèlement sexuel lancées contre lui.
Tommaso (Willem Dafoe) vit à Rome avec sa femme, de trente ans sa cadette, et sa petite fille. Ce réalisateur américain travaille à la préparation de son prochain film, donne des cours dans une école de théâtre, apprend scrupuleusement l’italien. Mais surtout il chasse ses vieux démons, la drogue et l’alcool, en se soumettant à la pratique exigeante du yoga et en assistant chaque semaine aux réunions des AAs.
Les joueurs de l’équipe de foot de Clourrieres dans les Hauts-de-France sont interdits de stade à trois matchs de la fin du championnat. Seule solution pour leur entraîneur (Kad Merad) pour éviter la relégation : monter une équipe féminine.
Frank (Arieh Worthalter) et Maroussia (Nadège Trebal) tirent le diable par la queue dans un appartement acheté en viager à une vieille dame qu’ils hébergent dans leur salon. Maroussia est assistante maternelle à domicile ; Frank trafique des pièces détachées à la casse jusqu’à ce que ses petites combines soient brutalement interrompues.
Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Hunter. Elle vit dans une belle maison auprès de son beau mari, accueillie à bras ouverts par ses beaux beaux-parents auxquels elle va bientôt donner un petit-enfant. Mais la grossesse de la jeune femme provoque chez elle des troubles obsessionnels du comportement. Hunter se met à avaler toutes sortes d’objets, dangereux et incomestibles : une bille, un clou, une pile…
Dans les rues de Kinshasa, la trépidante capitale de la république démocratique du Congo (RDC), quelques performeurs créent. Freddy Tsimba érige sur une place de Matonge une « maison de machettes » que la police a tôt fait de venir détruire. Le métis Béni Barras, qui désespère d’obtenir la nationalité belge, passe ses journées dans un squat à sculpter du plastique fondu. Géraldine Tobe peint des toiles cauchemardesques à la suie. Le performeur Majestikos traverse Kinshasa dans une baignoire remplie de sang. Les Kongo Astronauts déambulent dans des combinaisons spatiales fabriquées à partir de matériaux de récupération.
« De l’influence du numérique sur le comportement des honnêtes gens » en cinq histoires.
Avril 1917. La guerre fait rage. Dans le Pas de Calais, les forces britanniques se sont terrées dans les tranchées face aux forces allemandes.