L’équipe iranienne de judo participe en Géorgie aux championnats du monde. Dans la catégorie des moins de 60kg, Leila (Arienne Mandi impressionnante de puissance et de ténacité) a de bonnes chances de médaille. Mais la politique s’en mêle confrontant Leila et sa coach Maryam (Zar Amir) à des choix cornéliens.
L’identité des deux co-réalisateurs de Tatami interpelle : Guy Nattiv est Israélien, installé aux Etats-Unis, Zar Amir est Iranienne et vit en France depuis 2008. Son rôle dans Les Nuits de Mashhad lui a valu un prix d’interprétation à Cannes en 2022.
Sous de tels auspices, Tatami ne peut être qu’un film politique. Tatami dénonce la situation des femmes en Iran, condamnées à porter, même dans la pratique du sport, le hijab. Il dénonce l’antisionisme des mollahs et son refus obstiné de tout contact avec des sportifs israéliens. Il dénonce les méthodes répressives utilisées par le régime pour faire pression sur ses ressortissants et les faire rentrer dans le rang.
Il s’inspire de plusieurs histoires vraies : celle d’une joueuse iranienne de taekwondo qui a fait défection avec son mari et celle d’un judoka iranien qui, sous la pression de sa fédération, avait déclaré forfait pour éviter de combattre un adversaire israélien (le régime refuse toute rencontre avec les représentants de ce qu’il appelle « le régime d’occupation sioniste »). Mais précisons que la fédération iranienne n’envoie pas de judokates dans des compétions internationales ; car le port du hijab y est en effet interdit en raison des risques d’étranglement qu’il occasionnerait.
Mais Tatami ne se résume pas qu’à ce seul plaidoyer, aussi admirable et nécessaire soit-il. C’est un film qui n’oublie pas le cinéma. Il est tourné en noir et blanc dans un lieu quasi-unique, le palais des sports de Tbilissi, croisement baroque d’architecture soviétique et brutaliste. Unité de lieu donc mais aussi unité de temps : le film se déroule en temps réel – je me suis demandé, sans en rien savoir, si les matches de judo se succédaient à un rythme aussi rapide dans une compétition internationale. Le tout donne au film un tempo intense qui nous maintient en haleine tout du long.
Dernière qualité : le personnage de Maryam, qu’on pensait secondaire et qu’on craignait de voir enfermé dans une caricature, celle de la gardienne des valeurs du régime, et qui se révèle beaucoup plus subtil.
Une amie m’a dit avoir été déçue par l’épilogue. Certes, celui-ci met un peu trop les points sur les i. On l’aurait compris sans besoin de l’expliciter autant. Pour autant, il m’a semblé moins prévisible que je l’escomptais. En dire plus vous priverait du plaisir de le découvrir.
Antonia est photographe de métier. Après une nuit bien arrosée, elle se tue sur la route de Calvi. Ses proches la pleurent. Son parrain préside son enterrement.
Damien Manivel (
Jérémie Fontanieu, professeur d’économie en terminale au lycée Delacroix de Drancy, acoquiné avec son collègue en mathématiques, se targue d’avoir inventé une méthode garantissant 100 % de réussite au baccalauréat. Il la met en oeuvre avec succès depuis 2015. Il a décidé de filmer avec leur accord les élèves de la promotion 2019-2020 – sans bizarrement que soit jamais évoqué le Covid et ses conséquences sur la scolarité.
Caligula (Malcom Mac Dowell) a régné entre 37 et 41 ap. J-C. Son surnom lui venait des « petites bottes » qu’il portait enfant, auprès de son père Germanicus. Apparenté par son père à Marc Antoine, par sa mère à Auguste, il a succédé à Tibère (Peter O’Toole) dont il était le petit-neveu et le fils adoptif, mais qui lui préférait Gémellus, que Caligula fera assassiner. Le règne de Caligula a vite basculé dans le despotisme et la démesure. Il entretenait une relation incestueuse avec sa sœur Drusilla (le rôle refusé par Maria Schneider qui le jugeait trop dénudé fut interprété par Teresa Ann Savoy) qu’il fit diviniser après sa mort en 38. En butte à l’hostilité des sénateurs, qu’il avait humiliés, il fut assassiné par sa garde prétorienne.
Mira a seize ans. Elle est l’élève modèle d’un pensionnat situé dans l’Uttarakhand, sur les contreforts himalayens. Elle vient même d’en être élue « préfète », une première dans ce lycée mixte. Y règne une discipline de fer qu’elle a désormais la charge de faire respecter en lien avec la proviseure. Toute relation inappropriée entre garçons et filles est prohibée ; mais cela n’empêche pas Mira de flirter avec Srinavas, un séduisant lycéen fraîchement débarqué de Hong Kong. La mère de Mira ne voit pas d’un bon oeil cette relation.
Si la fin de la Guerre froide avait suscité l’espoir d’un nouvel ordre mondial pacifié, les dernières décennies ont connu encore leur lot de guerres et de massacres que les Etats-Unis, malgré leur hyperpuissance n’ont pas su prévenir. Dror Moreh interroge les principaux acteurs de la politique étrangère américaine des trente dernières années sur cet échec collectif.
Les chemins d’Alma (Isabelle Huppert), une grande bourgeoise bordelaise, et de Mina (Hafsia Herzi), une modeste employée d’un pressing dans l’Aude, n’auraient jamais dû se croiser. Elles se rencontrent pourtant au parloir de la prison où leurs maris sont emprisonnés : celui d’Alma, un neurochirurgien, a fauché en état d’ivresse deux piétonnes, celui de Mina a braqué une bijouterie. Alma, qui s’ennuie dans sa maison trop grande, propose à Mina d’y emménager avec ses enfants.
C’est l’été à Bruxelles. Les constructions s’arrêtent. Les travailleurs du bâtiment rentrent chez eux pour les vacances. Stefan doit attendre que sa voiture soit réparée pour prendre la route vers la Roumanie. Ces quelques jours lui laissent le temps de vider le frigo des légumes qui y étaient restés, d’en faire une soupe et d’aller la distribuer à quelques amis autour de lui. Se réfugiant le temps d’une averse dans un restaurant chinois, il y fait la rencontre de Shuxiu. La belle trentenaire est bryologue. Elle étudie les mousses à l’université et parcourt les bois environnant la capitale belge pour en prélever des échantillons. C’est là qu’elle rencontre une seconde fois Stefan sur le chemin du garage où sa voiture doit être réparée.
Pompo est une productrice qui a hérité de son grand-père la passion du cinéma. Hélas, elle ne produit guère que des séries B sans âme. Elle a toutefois écrit un scénario plus personnel, mettant en scène un vieux chef d’orchestre qui retrouve l’inspiration dans une retraite bucolique au contact d’une jeune paysanne. Pompo décide d’en confier la réalisation à son assistant, le jeune Gene, qui n’a aucune expérience mais a la passion du cinéma chevillée au corps. Pour le rôle principal, elle convainc une vieille star, ami de son grand-père. Et pour la jeune ingénue, elle recrute une inconnue dont Gene tombe instantanément amoureux.