En 1492, trois marins profitent d’une escale aux Canaries de la flotte conduite par Christophe Colomb vers les Indes pour fausser compagnie à l’équipage. Au même moment, en Galice, dans le nord de l’Espagne, une femme tente de sauver sa sœur plongée dans le coma après une tentative de suicide.
J’avais beau avoir lu les critiques peu engageantes de ce film tourné par un couple de réalisateurs espagnols, j’avais voulu lui donner sa chance et, avant qu’il disparaisse de l’écran, suis allé le voir dans une salle quasiment vide. Bien mal m’en a pris. Je m’y suis copieusement barbichonné.
J’aurais dû me méfier de Culturopoing qui écrit : « Le film se vit comme une expérience sensorielle, philosophique, touchant aux sensations intimes et à la mémoire collective plus qu’à la raison didactique » et écouter au contraire Télérama : « l’ensemble reste obscur, trop crypté pour convaincre. Faute d’incarnation et de sensations, on reste comme sur le seuil de cette traversée qui vise l’hallucination façon Werner Herzog, sans y parvenir tout à fait ».
Un corps sous la lave est un film quasiment muet qui raconte successivement deux histoires entre lesquelles je ne suis pas sûr d’avoir compris le lien. Tourné en 16mm, le grain est épais, terne, sale, comme si les réalisateurs avaient refusé d’esthétiser des paysages pourtant grandioses. Faute d’admirer de belles images, on est condamné à suivre un récit languissant, silencieux et incompréhensible. Le film a beau durer une heure et quinze minutes seulement, on s’y ennuie copieusement si on ne s’y endort pas.