Julija a dix-sept ans. Elle vit quasiment à l’état sauvage sur une petite île de la côte dalmate, entre un père autoritaire, ancien capitaine au long cours, et une mère aimante, ancien prix de beauté, écrasée par l’autoritarisme de son mari. Tout changera peut-être avec l’arrivée de Javier, un millionaire auprès duquel le père de Julija travailla jadis et qu’il espère convaincre d’investir dans un ambitieux projet immobilier.
J’avais cru en allant voir ce film que Murina était le prénom de son héroïne. Eussé-je réfléchi deux secondes, j’aurais compris qu’il s’agissait en fait de la murène, qu’on voit Julija et son père chasser dans les fonds sous-marins opalins de la Dalmatie. Cet animal n’a pas bonne presse. Il y a de quoi : cette disgracieuse anguille de mer est prête à s’amputer pour se libérer des pièges dans lesquels elle sera tombée.
On aura vite compris la métaphore : pour se libérer de l’emprise de son père, Julija va devoir accepter un sacrifice. Le sujet ainsi posé, on redoute que Murina creuse un sillon déjà souvent exploré : la fin de l’adolescence d’une jeune fille qui se heurte au monde des adultes, à leur sexualité, à leurs mesquineries façon Bonjour tristesse, L’Effrontée ou L’Année des méduses.
Tout se réalise en l’espace de deux jours à peine dans un huis clos au grand air, dans l’été croate, face à la Grande Bleue. Javier revient. Il a un charme fou. Il a été amoureux de Nela, la mère de Julija ; il l’est encore ; il ne le cache guère. Nela, qui végète depuis trop longtemps sur cette île minuscule, en est secrètement flattée. Le père de Julija ferme les yeux, qui est certes un patriarche possessif, mais dont la priorité est de convaincre Javier de mettre au pot de son projet immobilier. C’est là que Julija vient s’immiscer dans ce triangle amoureux, dont la sensualité incandescente électrise un trio qui l’était déjà plus que de raison.
On se demande comment se dénouera cette intrigue minimaliste. On exagèrerait en disant que le suspense nous cloue à notre siège. Mais tout est crédible dans ce crescendo dramatique, dans les sentiments qu’il exacerbe, dans les caractères qu’il peint.
Elisabeth de Raincy (Léa Drucker), présidente de centre-gauche, a décidé de ne pas se représenter. Son ancien Premier ministre, Luc Gaucher (Jacques Weber), est en lice face au chef de l’extrême-droite (Thierry Godart que j’avais tant aimé dans Un village français). Mais, trois jours avant le premier tour, le secrétaire général de l’Elysée (Denis Podalydès) vient annoncer à la présidente que les services russes sont sur le point de diffuser une video compromettante de Luc Gaucher qui le disqualifierait dans la course à l’élection. Que faire ?
Le 12 mai 1983, le jeune Grzegorz Przemyk, le fils d’une opposante politique au régime communiste polonais, célèbre joyeusement sa réussite à la première partie des épreuves du baccalauréat avec son camarade Cezary Filozof (renommé dans le film Jurek Popiel) dans les rues de Varsovie. Deux policiers les interpellent, les conduisent au poste et les rossent. Przemyk est conduit à l’hôpital et y mourra deux jours plus tard des suites de ses blessures.
Jeune réalisateur madrilène, encensé par la critique (sauf la mienne) pour son précédent film,
Le lycée Turgot dans le troisième arrondissement parisien accueille une cinquantaine d’étudiants en classe de hip-hop. Allons Enfants les a suivis pendant toute une année scolaire.
Eleanor Marx (Romola Garai) était la fille cadette de Karl Marx. Elle a vingt-huit ans à peine à la mort de son père, quand elle rencontre Edward Aveling (Patrick Kennedy), un panier percé, coureur de jupons, avec qui elle vivra une longue et tumultueuse passion. Elle aura à cœur de transmettre l’oeuvre de son père et de faire l’avocate avant l’heure du droit des femmes.
Giuliana (Monica Vitti) est malheureuse. Elle est mariée à Ugo, un ingénieur qui travaille dans une immense zone industrielle littorale de l’Italie du nord. Elle est la mère d’un petit garçon prénommé Valerio. Elle fait la rencontre de Corrado Zeller (Richard Harris), un collègue de son mari venu dans la région pour recruter des ouvriers afin de partir travailler en Patagonie. Giuliana l’accompagne dans ses démarches, lui confie que l’accident de voiture dont elle a été victime était en fait une tentative de suicide, finit par se donner à lui dans une ultime tentative de retrouver goût à la vie… et se retrouve à la fin du film au même point qu’au début.
Jeune père de famille, Cédric (Patrick Hivon), la quarantaine, est mis à pied par son employeur pour un geste déplacé qu’il a eu à la sortie d’un match de MMA en compagnie de ses camarades sévèrement alcoolisés, immortalisé par les réseaux sociaux. Son frère Jean-Michel (Steve Laplante), éditorialiste bien-pensant d’un journal à grand tirage, lui recommande de s’en excuser publiquement. Cédric s’attelle à la rédaction d’une lettre, qui deviendra bientôt un livre.
Rodrigo (Nahuel Perez Biscayart) est un jeune père de famille qui dirige aux côtés de son père une exploitation agricole. Pour conduire ses tracteurs, il recrute Carlos (Cristian Borges), un jeune gaucho de dix-huit ans à peine, passionné d’équitation, qui lui aussi vient d’avoir un bébé. Une tragédie va bientôt les déchirer.
Lui (Dario Argento, le pape du giallo italien qu’on avait plus souvent vu derrière la caméra que devant) a quatre-vingt ans et a été victime trois ans plus tôt d’un accident vasculaire qui menace de se répéter ; mais il garde sinon le pied ferme et la tête claire. Elle (Françoise Lebrun, l’égérie de Jean Eustache), ancienne psychiatre, a deux ans de moins que son époux mais est frappée d’un Alzheimer qui ne veut pas dire son nom. Ce couple habite un appartement labyrinthique du vingtième arrondissement parisien. Leur fils (Alex Lutz), un ancien toxicomane qui essaie tant bien que mal de décrocher, ne peut qu’assister impuissant à leur lente déchéance.