Diane vient de perdre son fils, fauché par un chauffard. Elle décide de retrouver seule le conducteur. Elle dispose d’un indice : un témoin a cru reconnaître une voiture couleur moka. Diane croit identifier la conductrice en la personne de Marlène qui dirige une parfumerie de luxe à Évian.
Emmanuelle Devos joue à merveille, comme à son habitude, le personnage de Diane, dont la quête du responsable de la mort de son fils tourne à l’obsession. Nathalie Baye est, elle aussi, impeccable dans le rôle de Marlène qui voit se déliter son couple et échoue à combattre les ravages du temps. Pour autant ce parfait duo d’actrices est un peu trop connu pour faire souffler un vent de nouveauté et ne suffit pas à sauver ce film trop sage de l’ennui dans lequel il s’enfonce.
Est-ce parce que l’action se situe sur les bords du lac Léman ou parce que l’héroïne pénètre incognito dans une famille pour en révéler les turpitudes ? L’intrigue n’est pas sans rappeler l’excellent – quoique mal vieilli – « Merci pour le chocolat » avec Isabelle Huppert et Jacques Dutronc. Sauf que Frédéric Mermoud n’a pas le génie de Claude Chabrol pour distiller un malaise. Sa peinture de la population évianaise (le petit dealer, le moniteur du parc thermal, l’ado rebelle) est aussi peu épicée qu’une fondue savoyarde.