Trois frères se retrouvent dans le kibboutz de leur enfance pour porter en terre la dépouille de leur père, décédé un an plus tôt. Avishaï, le cadet, effectue son service militaire et est sur le point d’être envoyé avec le corps expéditionnaire israélien au Liban. Yoav a été durablement traumatisé par son passage sous les drapeaux et souhaite en préserver son benjamin. Itaï, l’aîné, qui est resté au kibboutz auprès de ses parents, considère au contraire que cette expérience va aguerrir Avishaï.
Tchekhov a écrit Trois sœurs. Ce film aurait pu s’intituler Trois Frères. En raison de son sujet qui vient d’être rappelé. Et parce qu’il a été tourné par une vraie fratrie, les frères Rozenkier, dont l’aîné se charge de la réalisation.
Un havre de paix est en même temps un film ancré dans une réalité typiquement israélienne et qui aspire à l’universalité en racontant une histoire de famille qui pourrait se dérouler sous toutes les latitudes. Hélas, sur les deux terrains, l’objectif est raté. Le kibboutz décrit ressemble plus à une colonie de vacances ou à une maison de retraite qu’à une communauté de travail. Les relations au sein de la famille, qui gravite autour du père défunt (dont on nous épargne de justesse l’évocation à travers un embarrassant flash-back), n’ont rien que de très ordinaire.
On imagine volontiers quelle catharsis familiale son écriture et son tournage ont permise. Pour autant, le résultat à l’écran peine à convaincre.