3 jours à Quiberon ★☆☆☆

Avril 1981. Romy Schneider a quarante-deux ans. Elle est au faîte de sa gloire mais au bout du rouleau. Elle enchaîne les films à succès. Mais sa vie privée est un champ de ruine. Son fils aîné David, dont le père vient de se suicider, refuse de la voir. Elle est en train de divorcer du père de sa fille cadette Sarah. L’actrice abuse de l’alcool et des médicaments qui la tueront un an plus tard.
Elle décide de partir en cure au Sofitel de Quiberon. Hilde, une amie d’enfance, l’accompagne. Un journaliste du Stern, Michael Jürgs, et un photographe Robert Lebeck, la rejoignent pour une longue interview.

Voilà l’exemple d’un film construit autour d’une fausse bonne idée : reconstituer l’ultime interview à la presse allemande de Romy Schneider. On aurait pu imaginer un documentaire. La frappante ressemblance de Marie Bäumer avec l’interprète de Sissi, l’usage du noir et blanc entretiennent le doute. Ce documentaire aurait été l’occasion de faire retour à la fois sur sa riche carrière et sa tumultueuse vie privée : ses débuts en Allemagne sous l’emprise d’une mère possessive, sa gloire précoce, sa « fuite » en France, sa rencontre avec Alain Delon, les chefs d’œuvre tournés avec Deray, Zulawski, Visconti, Sautet, ses mariages, ses enfants…

Mais la réalisatrice Emily Atef n’a pas recours au flash-back. Elle préfère filmer un huis clos interrompu par quelques trop rares échappées sur la Côte sauvage ou dans les rues de Quiberon à la nuit tombée. Les scènes s’enchaînent et le film fait du surplace.

Aussi habitée soit-elle, Marie Bäumer n’a pas grand chose d’intéressant à dire, pas grand chose qu’on n’escomptait pas et qui du coup ne nous surprend pas. L’actrice est tour à tour exubérante et catatonique, aimante et égoïste, candide et manipulatrice. Malgré son talent, elle ne réussit pas à rendre émouvante la solitude d’une star malheureuse.

La bande-annonce

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