Douze ans plus tôt Thomas (Niels Schneider) a quitté la ferme familiale pour aller s’expatrier au Canada. Il y revient pour sa mère (Hélène Vincent), mourante. Mais le conflit qui l’oppose à son père (Patrick d’Assumçao) n’a pas trouvé sa solution. Entretemps son frère est mort dans des circonstances mystérieuses. Il laisse une veuve, Mona (Adèle Exarchopoulos) et un petit garçon.
Revenir creuse un sillon décidément à la mode : le drame rural. Mais il n’a pas la puissance de Petit paysan ou de Au nom de la terre (dont on espère très fort qu’il ne repartira pas bredouille de la prochaine cérémonie des Césars où il est trois fois nommé). La comparaison avec ces deux succès récents le condamne à l’invisibilité.
Pourtant ce petit film modeste, de soixante-dix sept minutes seulement, n’est pas sans charme. Il le tire de ce portrait très juste d’une famille meurtrie : meurtrie par la disparition brutale du frère, meurtrie par la mort imminente de la mère, meurtrie par la lente agonie d’une exploitation agricole condamnée à la faillite.
Il le tire aussi de la passion incandescente qui se développe entre Thomas et Mona. La photo de l’affiche est bien choisie où l’on voit Niels Schneider dévorer Adèle Exarchopoulos des yeux. Dans la moiteur de l’été, leurs deux corps se cherchent… et se trouvent. À la place de Virginie Effira, je me ferais du souci !