K contraire ★☆☆☆

Le jeune Ulysse (Sandor Funtek, la révélation du film) vient de passer six mois en prison pour trafic de stupéfiants. Sa mère (Sandrine Bonnaire, qui depuis plus de trente ans creuse dans le cinéma français un sillon bien à elle à mi-chemin de Catherine Deneuve et de Juliette Binoche), profondément dépressive, exige des soins quotidiens et coûteux. Pour les financer, Ulysse n’a d’autre solution que de replonger dans la criminalité. Avec David (Alexis Manenti découvert dans Les Misérables), il croit tenir la martingale pour gagner rapidement de l’argent : investir dans un food truck et vendre des boissons coupées à la kétamine dans une rave party organisée dans le Poitou.

Des petits films français nerveux sur des jeunes en rupture avec l’ordre social, on en a déjà vu treize à la douzaine, sans remonter aux Quatre cents coups, Sans toi ni loi ou Le Petit Criminel. Certains sont inoubliables (Shéhérazade), d’autres sont oubliés quatre mois après les avoir vus (Mon frère).

Il y a fort à craindre que ce K contraire ne soit relégué dans cette seconde catégorie. Sans doute son interprétation est-elle excellente, à commencer par son jeune héros qu’on reverra bientôt dans le biopic qu’Audrey Estrougo consacre aux débuts de NTM. Mais, son sujet est trop banal, son scénario trop alambiqué – qui nous balade entre Paris et la province – et son montage trop maladroit – qui alterne des scènes trop étirées et de soudaines ellipses qui en brouillent la compréhension – pour marquer durablement les cœurs et les esprits.

La bande-annonce

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