La Belle de Gaza ★☆☆☆

Yolande Zauberman est une réalisatrice chevronnée qui, depuis plus de trente ans a sillonné le monde pour touner des fictions et des documentaires. Sa toute première œuvre, Classified People, filmée dans l’Afrique du sud de l’apartheid en 1987, vient de ressortir dans une version restaurée. Elle n’a pas pris une ride.
La Belle de Gaza est le troisième volet d’une trilogie qu’elle a tournée ces dix dernières années en Israël. Après Would You Have Sex with an Arab ? qui questionnait le racisme anti-arabe de la population juive israélienne, M, César 2020 du meilleur documentaire, levait le voile sur la pédophilie qui sévit dans les milieux juifs orthodoxes.

Dans La Belle de Gaza, Yolande Zauberman s’est intéressée aux prostituées transgenres qui racolent rue Hafnuta à Tel Aviv. Elle a réussi à gagner la confiance de cinq d’entre elles qui ont accepté de témoigner face caméra : Talleen, resplendissante Miss Trans Israël, dont la famille a accepté la transition, Israela, son aînée, qui raconte avec humour son mariage avec un rabbin qui ignorait tout de son changement de sexe, Nadine, Danielle et Nathalie.

La Belle de Gaza a un fil rouge : la recherche d’un garçon dont la rumeur voudrait qu’il soit venu à pied de Gaza quelques années plus tôt pour vivre à Tel Aviv en femme. Cette quête n’est qu’un prétexte à une enquête somme toute banale. D’improbables créatures, outrageusement maquillées, juchées sur de vertigineux talons aiguilles, y font naître un trouble. On admire leur courage à s’affirmer en femme dans une société qui les tolère mais les marginalise. Certes, rappelle Talleen, dans d’autres pays, elles auraient été lapidées, jetées vivantes d’un immeuble, comme Daech le fit pour les personnes suspectées d’être homosexuelles. Mais le sort des transgenres filmées par Yolande Zauberman, dans cette rue obscure et dangereuse, où elles vendent leur corps, au risque d’être attaquées par des clients sadiques ou homophobes, ne semble guère plus enviable.

La bande-annonce

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